La nouvelle normalité pour les banques centrales

La nouvelle normalité pour les banques centrales

La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont clairement indiqué qu’elles avaient l’intention de revenir sur l’assouplissement quantitatif en réduisant leurs avoirs obligataires. Mais l’autre moteur de l’expansion des bilans des banques centrales au cours des 15 dernières années – l’apport de réserves abondantes au secteur financier – reste sujet à débat.

LONDRES – Les banques centrales ont radicalement modifié la manière dont elles mettent en œuvre leur politique monétaire. Depuis la crise financière mondiale de 2008, la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne fournissent des liquidités directement aux banques et autres institutions financières – une activité qui était autrefois réservée aux marchés monétaires – et élargissent massivement leurs bilans. Est-il temps d’inverser ces changements, en relançant les marchés monétaires interbancaires et en réduisant les bilans des banques centrales, ou s’agit-il de la nouvelle normalité ?

Certes, les bilans des banques centrales devraient déjà diminuer quelque peu. Le nourris et le BCE ont clairement fait savoir qu’ils avaient l’intention de revenir sur l’assouplissement quantitatif en réduisant progressivement leurs avoirs obligataires. Mais l’autre cause de l’expansion des bilans des banques centrales – l’apport de réserves abondantes au secteur financier – reste sujette à débat. Bien que la Fed ait formellement adopté cette approche comme nouveau cadre opérationnel, la BCE a lancé une révision de sa politique.

La question fondamentale à laquelle il faut répondre est de savoir si les avantages – c’est-à-dire la stabilité financière accrue – justifient les risques. Ici, la première chose à considérer est la raison pour laquelle les banques centrales ont commencé à fournir des réserves aux banques. Lors de la crise de 2008, la confiance dans la solvabilité des institutions financières s’est effondrée et la menace de contagion a provoqué le gel des marchés monétaires interbancaires, obligeant les banques centrales à intervenir. En fournissant des liquidités directement à chaque acteur du marché, les autorités monétaires ont effectivement substitué leurs bilans au marché monétaire.

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