Le parti au pouvoir en Pologne a perdu, mais va-t-il partir ?
Le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015, a indiqué qu’il était peu probable qu’il quitte le pays en douceur après des élections parlementaires très attendues qui lui ont refusé la majorité. Pour l’Union européenne, ainsi que pour l’OTAN, un tel tournant antidémocratique à Varsovie est un scénario cauchemardesque – mais il n’est pas nécessaire qu’il se produise.
VARSOVIE – La victoire extraordinaire de l’opposition démocratique aux élections polonaises fait planer le spectre d’une crise constitutionnelle imminente. À l’instar de l’ancien président américain Donald Trump ou de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, le parti populiste de droite Droit et Justice (PiS) pourrait refuser de céder.
Il ne s’agit pas seulement de spéculations pessimistes. Après la clôture du scrutin et le résultat clair, le leader du PiS, Jarosław Kaczyński, a salué ses partisans dimanche soir en déclarant, « Nous avons gagné les élections législatives ! Le troisième consécutif ! Ce qui suivit fut encore plus inquiétant : la Pologne, prévint Kaczyński, fut confrontée à « des jours de combats ou des tensions de toutes sortes ».
Une série de développements récents à Varsovie accroissent le risque d’une escalade apparemment impensable dans les jours et semaines à venir. Cinq jours avant les élections, le chef d’état-major des forces armées polonaises et son commandant opérationnel ont démissionné pour des raisons non révélées. De fervents loyalistes du PiS, aux compétences douteuses, ont rapidement remplacé les deux.