Les facteurs fédéraux luttent pour le droit de grève
Rob Darakjian, succursale NALC 2902, Los Angeles (à titre personnel)
Les facteurs travaillant pour l’USPS sont à la croisée des chemins. Lors de nos dernières négociations contractuelles, de mai 2023 à mars 2025, un mouvement de réforme a surgi pour s’opposer à un accord de braderie qui nous aurait donné une maigre augmentation de salaire de 1,3 %, couplée à une série d’accélérations et d’autres politiques favorables à la direction. Construire un combat NALC (BFN), un caucus de réforme au sein du syndicat de l’Association nationale des facteurs (NALC), est dirigé par des membres de Socialist Alternative et d’autres qui soutiennent une approche de lutte des classes.
En réponse à ce contrat, BFN a organisé la première campagne « Votez non » depuis des décennies au sein du syndicat, rassemblant des centaines de facteurs de la base dans des appels nationaux zoom pour organiser des discussions démocratiques « Votez non » sur les lieux de travail à travers le pays. En conséquence, plus de facteurs ont voté contre cette entente de principe que lors du dernier contrat ! Mais conformément aux règles contractuelles actuelles, l'affaire a ensuite fait l'objet d'un processus d'arbitrage au cours duquel des représentants non élus du syndicat, de la direction de l'USPS et un arbitre « neutre » nommé par le gouvernement fédéral ont décidé de toutes les questions contractuelles. Sans surprise, cette procédure antidémocratique a donné lieu à la même entente de principe que celle rejetée par plus de 60 000 facteurs et qui a ensuite été imposée à notre syndicat.
Cela a mis en évidence une demande sur laquelle les facteurs organisés au sein de BFN insistent depuis le début ; sans le droit de grève, les facteurs, ainsi que les travailleurs fédéraux en général, ne pourront pas obtenir de meilleurs salaires et avantages sociaux. Depuis 1955, la loi interdit aux travailleurs fédéraux de faire grève. BFN mène une nouvelle campagne pour changer cela.
Dans cette nouvelle ère de Trump, la nécessité du droit de grève est plus qu’un simple droit fondamental que tous les travailleurs devraient avoir, mais un droit encore plus crucial qu’auparavant en tant qu’arme défensive. Environ 640 000 personnes travaillent au bureau de poste, comme facteurs, commis, mécaniciens et personnel d'entretien. L’administration actuelle poursuit son chemin de guerre contre les travailleurs fédéraux, avec notamment la nouvelle fermeture du gouvernement et les menaces de Trump de nouveaux licenciements massifs. Trump lui-même a clairement exprimé sa position sur la privatisation de l’USPS. Il placerait la Poste sous la tutelle du pouvoir exécutif et la privatiserait pièce par pièce. L'USPS fournit un service public crucial en fournissant un réseau postal réglementé où chacun, quel que soit son code postal ou l'éloignement de son lieu de résidence, bénéficie de la garantie d'une livraison du courrier six jours par semaine à des prix raisonnables. Le droit de grève sera essentiel pour assurer sa survie.
BFN a officiellement lancé sa campagne sur le droit de grève le 12 octobre, avec des facteurs de plus de 20 succursales du NALC participant à la réunion de lancement. À partir de là, nous avons l’intention d’aider les facteurs à présenter des résolutions dans leurs succursales exigeant le droit de grève, en vue de notre congrès national du NALC 2026, où nous proposerons à l’ensemble du syndicat de se lancer dans cette lutte. Nous comprenons que ce combat ne se limite pas à l’enceinte de la Poste. Malheureusement, les dirigeants actuels du mouvement syndical n’ont pas réussi à tenir tête à l’administration Trump en organisant une action collective de masse, que ce soit sur cette question ou sur une litanie d’autres questions. Au lieu de cela, la principale réponse de nos dirigeants syndicaux actuels a été de s’appuyer sur des batailles juridiques interminables pour parer les coups de l’administration Trump, qui n’a pas fonctionné et ne fonctionnera pas.
Trump et les patrons qui le soutiennent ont l’intention de nous ramener au cadre juridique de l’âge d’or, lorsque les travailleurs et les opprimés n’avaient aucun recours légal pour former des syndicats et qu’ils étaient régulièrement tués par des crétins organisés en privé pour avoir essayé. La campagne de BFN pour le droit de grève est un exemple important d’un combat plus vaste qui doit être mené au sein du mouvement syndical, non seulement pour combattre efficacement Trump, mais aussi pour passer à l’offensive et garantir aux travailleurs le niveau de vie qu’ils méritent.
