Adam Smith à 300 ans
Le tricentenaire de la naissance d’Adam Smith est l’occasion d’examiner comment ses idées sur la dynamique de la croissance économique continuent de façonner notre compréhension du monde d’aujourd’hui. Mais que se passe-t-il si la division du travail qui sous-tend la théorie de la croissance de Smith a atteint ses limites ?
CAMBRIDGE – Cette année marque le 300e anniversaire de la naissance d’Adam Smith, le père fondateur de l’économie moderne. Elle survient à un moment où l’économie mondiale est confrontée à plusieurs défis de taille. Taux d’inflation sont les plus élevés depuis la fin des années 1970. La croissance de la productivité dans l’Ouest reste lente ou stagnante. Les pays à revenu faible et intermédiaire vacillent sur le au bord d’une crise de la dette. Les tensions commerciales augmentent. Et la concentration du marché a augmenté parmi les pays de l’OCDE.
Dans ce contexte, le tricentenaire de Smith est l’occasion de réfléchir à ses précieuses connaissances sur la dynamique de la croissance économique et de déterminer si elles peuvent nous aider à comprendre le moment actuel.
Au cœur de la théorie de la croissance économique de Smith, esquissée dans le premier chapitre de son ouvrage fondateur La richesse des nations, est la spécialisation facilitée par la division du travail. En décomposant la production en tâches plus petites – un processus illustré par le célèbre exemple de Smith de la usine de broches – l’industrialisation a permis d’énormes gains de productivité.