Alibaba et la restructuration forcée

Alibaba et la restructuration forcée

La restructuration prévue d’Alibaba pourrait apaiser les inquiétudes du gouvernement chinois quant à sa taille et son influence. Mais cette décision ne semble pas susceptible d’atténuer les préoccupations antitrust de manière significative, et il n’y a aucune justification commerciale solide pour l’approche choisie par l’entreprise.

HONG KONG – Les marchés accueillent favorablement le projet du géant chinois de la technologie Alibaba de se scinder en six entités indépendantes. La raison peut sembler évidente. Étant donné que les unités autonomes plus petites semblent susceptibles d’être plus agiles et plus adaptables, on pourrait s’attendre à ce que la restructuration contribue à revitaliser l’entreprise massive et à augmenter la productivité. On pourrait également supposer que la division de l’entreprise atténuera les problèmes de monopole qui ont fait d’Alibaba une cible principale des régulateurs ces dernières années. Mais, aussi convaincante que cette logique puisse paraître, elle est profondément erronée.

La scission d’une entreprise peut contribuer à stimuler la concurrence interne si l’entreprise dispose d’un véritable monopole qui empêche les autres de l’exposer à la pression concurrentielle. Mais Alibaba opère dans des secteurs féroces – commerce électronique, divertissement, cloud computing et logistique – où la concurrence est féroce. Aussi grande que soit Alibaba, ses opérations sont soumises à de fortes pressions externes.

Dans tous les cas, Alibaba conservera très probablement un contrôle important sur les nouvelles « unités » qu’il crée, même si certaines deviennent publiques. Ainsi, d’un point de vue antitrust, Alibaba sera toujours considérée comme une entité unique, avec le même pouvoir de marché qu’elle possédait déjà.

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