Atténuation de l'arbitrage dette-climat

Atténuation de l’arbitrage dette-climat

La hausse des taux d’intérêt pousse les pays à faible revenu et vulnérables au climat vers le surendettement, ce qui rend encore plus difficile pour leurs gouvernements d’investir dans la conservation et la décarbonisation. Mais des solutions financières innovantes telles que les échanges dette-nature pourraient contribuer à alléger le fardeau de la dette tout en renforçant la résilience climatique.

LE CAIRE – Le virage serré, presque synchronisé, de la plupart des grandes banques centrales du monde dans l’augmentation des taux d’intérêt a mis en évidence le compromis croissance-inflation auquel la plupart des pays sont désormais confrontés. Mais cela a donné lieu à un autre défi macroéconomique important – la tâche herculéenne consistant à équilibrer la viabilité de la dette avec l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Le défi est particulièrement redoutable dans les pays du Sud, où le coût croissant du service de la dette extérieure a réduit l’espace budgétaire des pays et leur capacité à poursuivre l’action climatique.

Le réchauffement climatique s’intensifie et ses retombées négatives se font sentir de manière disproportionnée dans les économies à faible revenu et vulnérables au climat. Bien que ces pays aient le moins contribué à la catastrophe climatique imminente, ils se retrouvent en première ligne d’une crise qui, en augmentant la fréquence et la probabilité de grandes contractions économiques, représente un risque majeur de développement à long terme. Par exemple, les coûts économiques et sociaux des inondations subies par le Pakistan en 2022 ont entraîné une perte de production estimée à 2,2 % du PIB.

Alors qu’un resserrement monétaire agressif pousse davantage de pays en développement vers ou près du surendettement, la lutte contre le changement climatique devient encore plus décourageante. Heureusement, des solutions financières innovantes basées sur la nature qui peuvent aider à éviter à la fois les crises climatiques et de la dette ont vu le jour. Echanges dette-naturepar exemple, permettent aux pays de restructurer leur dette à un taux d’intérêt inférieur ou à une échéance plus longue, les recettes étant affectées à des projets de réduction des émissions de carbone.

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