Ce que peut faire une politique industrielle budgétairement saine
Même si les politiques industrielles peuvent aider les pays à faire face à l’incertitude économique et politique croissante, les détails comptent. Toute orientation du Fonds monétaire international sur la question doit mettre en avant les outils budgétairement prudents et souligner l’importance de trouver le juste équilibre entre protection et discipline de marché.
SÉOUL – J'ai récemment donné une conférence sur la politique industrielle au Fonds monétaire international. C’est une phrase que vous n’auriez probablement pas lue il y a quelques années : historiquement, le FMI a été un critique acerbe de la politique industrielle. Mais comme bon nombre de ses pays clients adoptent ce concept, le Fonds a reconnu la nécessité de clarifier sa position et de mettre à jour ses orientations.
Les économistes du FMI craignent depuis longtemps que la politique industrielle puisse nuire indûment à la situation budgétaire d'un pays. Mais si certains outils de politique industrielle exigent des ressources budgétaires importantes, d’autres ne le font pas. Par exemple, le contrôle des entrées – lorsque le gouvernement autorise seulement un certain nombre d’entreprises qualifiées à opérer dans des secteurs stratégiques – coûte très peu.
La logique derrière le contrôle des entrées est simple : il vaut mieux que quelques entreprises réalisent des bénéfices sur un marché oligopolistique que de nombreuses entreprises ne récoltant aucun bénéfice en concurrence parfaite, notamment parce que les bénéfices peuvent être réinvestis dans les entreprises sélectionnées. Cette politique fait également en sorte que le taux de rendement dépasse les taux d’intérêt, ce qui est bon pour stimuler l’investissement privé dans le secteur manufacturier, qui offre généralement des taux de rendement inférieurs à ceux des services, avec des horizons temporels plus longs.
