Comment Singapour impressionne
Il existe de nombreuses raisons à la croissance rapide de Singapour au cours des six dernières décennies, mais son régime autoritaire n’en fait pas nécessairement partie. Au lieu de cela, le miracle économique de la cité-État a plus à voir avec sa marque unique de multiculturalisme et sa cohésion sociale enviable.
SINGAPOUR – Pour les économistes, anthropologues, sociologues et politologues, Singapour représente un véritable laboratoire d’énigmes à analyser.
À l’époque précoloniale, cette île de marais et de marécages servait de lieu de commerce, grâce à sa relative proximité avec le détroit de Malacca. Des commerçants indiens et chinois sont passés par là, certains décidant de rester et de s’enraciner. Plus tard, des commerçants des Pays-Bas et du Portugal sont arrivés. Et puis, les Britanniques sont venus et ont amené des ouvriers d’Inde, du Sri Lanka et d’Asie de l’Est.
La mystique de Singapour s’étend même à son nom. Lorsque le prince bouddhiste Sang Nila Utama arriva à la fin du XIIIe siècle et fonda un royaume, il prétendit avoir vu un lion – il prétendit aussi être un descendant d’Alexandre le Grand – et il nomma son domaine Singapura, ce qui signifie en sanskrit « cité des lions. Étant donné que les lions ne sont pas originaires de la région, l’origine du lion qu’Utama prétendait avoir vu est restée un mystère jusqu’à ce que les érudits se rendent compte que ce qu’il avait vu était probablement une civette, également connue sous le nom de musangcousin éloigné du renard.
