La BCE devrait changer trois mauvaises habitudes

La BCE devrait changer trois mauvaises habitudes

L’inertie excessive de la Banque centrale européenne face à l’évolution de la situation économique s’explique par trois raisons principales, et toutes sont liées à son processus décisionnel interne. Heureusement, cela signifie que le problème qui l’a frappé ces dernières années peut être résolu de l’intérieur.

NEW YORK – La Banque centrale européenne se retrouve trop souvent « à la traîne » des événements, et nous pensons que la faute en revient à son processus décisionnel plutôt qu’à sa structure institutionnelle ou à son personnel. Comme le disait la présidente de la BCE Christine Lagarde révélé lors de la conférence de presse du 14 décembre 2023, « Nous n’avons pas du tout discuté de baisses de taux… entre hausse et baisse, il y a tout un plateau, toute une plage de prise. »

Cette déclaration était non seulement étrange, mais inutile. Au moment où Lagarde l’a déclaré, l’inflation sous-jacente annualisée sur six mois de la zone euro (hors prix alimentaires et énergétiques) était de 2,5 %, selon les données de la BCE, après avoir baissé depuis plusieurs mois, à la surprise générale. Alors que pratiquement tous les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE affirment désormais que la politique monétaire est restrictive, l’ensemble des données sur l’inflation et l’activité – précises et incertaines, coïncidentes et indicatives – auraient dû susciter un débat sur la question de savoir si cette politique est restrictive. aussi contraignant.

Le commentaire de Lagarde est néanmoins instructif, car il montre que la BCE ancre le calendrier d’une éventuelle baisse des taux sur le moment de la dernière hausse, c’est-à-dire sur le passé. Cela implique que le processus décisionnel de la BCE est non seulement trop lent (en dehors des crises), mais aussi excessivement tourné vers le passé.

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