La Chine va-t-elle renoncer à son sombre accord avec l’Amérique ?
Une nouvelle guerre froide est à nos portes, mais seule la Chine est en mesure de la pousser au-delà du point de non-retour. Ce moment viendra où les décideurs chinois franchiront le Rubicon et décideront de sevrer la croissance économique chinoise du déficit commercial américain.
ATHÈNES – Les vrais hégémons ne prévalent pas par la force mais en offrant des marchés faustiens auxquels il est difficile de résister. Un excellent exemple est le «Dark Deal», qui a soutenu le miracle économique de la Chine avant la nouvelle guerre froide avec les États-Unis. Cet arrangement ne tient plus qu’à un fil.
« Notre Dark Deal », m’a un jour expliqué un responsable chinois, « active le déficit commercial américain, ce qui maintient la demande pour nos produits manufacturés à un niveau élevé. En retour, nos capitalistes investissent la majeure partie de leurs superprofits en dollars dans le FEU américain [finance, insurance, and real estate]. Une fois ce processus enclenché, l’Amérique a déplacé une grande partie de sa production industrielle vers nos côtes.
Pendant près d’un demi-siècle, le Dark Deal a permis à la Chine de convertir sa production excédentaire – ou ses exportations nettes – en droits sur la propriété et les loyers aux États-Unis. Il garantissait que la suprématie du dollar était tout aussi fonctionnelle pour les intérêts des rentiers américains que pour les capitalistes chinois.