Le bilan de l'Allemagne

Le bilan de l’Allemagne

Lorsque le chancelier allemand Olaf Scholz a proclamé une réorientation fondamentale de la politique allemande en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, il n’y avait eu aucun débat public sur la question. Mais au cours de l’année qui a suivi, la société allemande s’est attaquée de manière constructive aux questions qui définiront son avenir.

BERLIN – La récente décision de l’Allemagne de fournir à l’Ukraine des chars Leopard 2 a peut-être pris plus de temps que la plupart de ses alliés ne le souhaitaient, mais elle représente néanmoins une avancée majeure. C’est en accord avec la décision du chancelier allemand Olaf Scholz proclamation d’une réorientation radicale des politiques – une Zeitenwende – fait quelques jours seulement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière.

Si cette réorientation est pleinement mise en œuvre, l’Allemagne deviendra l’un des plus gros dépensiers militaires et exportateurs d’armes au monde. Ses intérêts économiques seront beaucoup plus liés aux préoccupations de sécurité et son approche des affaires étrangères deviendra plus affirmée. L’Allemagne ne sera pas seulement la plus grande économie d’Europe, mais aussi sa plus grande puissance militaire.

Pourtant, la société allemande reste fondamentalement pacifiste et confortable avec son statut de pays démocratique pacifique au milieu de l’Europe. Et le Zeitenwende l’annonce n’a pas été précédée d’un débat au Bundestag (parlement) ou parmi le public. Comme l’invasion russe elle-même, la déclaration de Scholz a été un choc. Soudain, des principes de longue date semblaient avoir été brisés, soulevant des questions sur le récit traditionnel de la politique étrangère du pays et les nouvelles réalités dominantes.

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