Le premier essai des nazis
Un siècle après la première tentative d’Adolf Hitler de prendre le pouvoir par la force en Allemagne, il convient de rappeler les conditions économiques et politiques qui ont donné l’élan aux nazis. À une époque de nationalisme et de chauvinisme recrudescents, ces leçons historiques revêtent une nouvelle importance.
DUBLIN – Ce mois-ci marque un centenaire instructif. Le matin du 9 novembre 1923, Adolf Hitler, 34 ans, dirigeait une colonne de 2 000 hommes armés dans le centre de Munich. L’objectif était de prendre le pouvoir par la force dans la capitale bavaroise avant de marcher sur Berlin. Là, ils détruiraient la République de Weimar – le système politique démocratique établi en Allemagne au cours de l’hiver 1918-19 – et la remplaceraient par un régime autoritaire engagé dans la violence.
Aux côtés d’Hitler se trouvait un juge du tribunal régional bavarois de 50 ans, le baron Theodor von der Pfordten, qui portait un document juridique qui serait devenu la base de la constitution du nouvel État. Il comprenait des dispositions visant à justifier l’exécution massive des opposants politiques aux nazis, ainsi que des mesures particulièrement drastiques visant les Juifs d’Allemagne, qui représentaient environ 1 % de la population. Les fonctionnaires juifs devaient être immédiatement licenciés et tout Allemand non juif qui tenterait de les aider devait être puni de mort.
La marche était dirigée par des hommes portant des drapeaux à croix gammée et comprenait au moins un camion avec une mitrailleuse montée sur le dos. Au front se tenait Hitler, qui portait des vêtements civils, alors que tous les autres portaient des uniformes militaires ou paramilitaires.