La question de la géo-ingénierie
La modification du rayonnement solaire – qui reflète une partie des rayons du soleil pour refroidir la planète – a longtemps été considérée comme une idée marginale. Mais évaluer les futurs possibles avec et sans cette science, et rechercher ses risques et ses avantages, offre une voie plus sûre vers une politique climatique saine que de simplement ignorer l’idée.
UTRECHT – Fin juin, la Commission européenne signalé pour la première fois une volonté de s’engager dans la modification du rayonnement solaire (SRM), un concept controversé qui englobe des méthodes – plus théoriques que réelles – pour refroidir la planète en reflétant certains rayons du soleil. Pourtant par déclarant qu’il soutiendrait les efforts visant à évaluer « les risques et les incertitudes des interventions climatiques »à l’instar du SRM, la Commission a choisi de se concentrer uniquement sur les dangers potentiels de ces technologies plutôt que sur leur faisabilité ou leurs avantages potentiels.
Une approche plus équilibrée de la recherche est cruciale pour déterminer si la GRS, également connue sous le nom de géo-ingénierie solaire, peut être un outil utile dans la lutte contre le changement climatique. Autrefois une idée marginale, le délibéré modification de l’atmosphère – par exemple, en introduisant des aérosols réfléchissants dans la stratosphère ou en éclaircissant les nuages – a gagné du terrain à mesure que les effets catastrophiques du réchauffement climatique deviennent plus prononcés. Quelques études suggèrent que la SRM pourrait contribuer à limiter l’augmentation des températures jusqu’à ce que la réduction des émissions et l’élimination du dioxyde de carbone puissent réduire les concentrations de gaz à effet de serre (GES).
De toute évidence, la géo-ingénierie solaire comporte ses propres risques environnementaux et sociétaux. On craint que de telles techniques puissent distraire l’humanité de réduire ses émissions de GES – la cause profonde du réchauffement climatique. De plus, si la mise en œuvre du MRS s’avère relativement peu coûteuse, les pays riches pourraient le déployer unilatéralement ou par le biais de coalitions sélectives. En 2022, ces préoccupations légitimes ont conduit plus de 400 universitaires à appeler à un «accord de non-utilisation», qui visait à empêcher le financement public de la recherche sur la SRM.