L’économie mondiale n’est pas sortie du bois

L’économie mondiale n’est pas sortie du bois

Alors que les tensions géopolitiques s’accentuent et que les taux d’intérêt restent élevés, 2024 s’annonce comme une nouvelle année tumultueuse pour l’économie mondiale. Cela est particulièrement vrai pour les marchés émergents, qui ont réussi à éviter une crise en 2023, mais pourraient avoir du mal à y parvenir à nouveau si la croissance mondiale ne répond pas aux attentes.

CAMBRIDGE – L’économie mondiale a été pleine de surprises en 2023. Malgré la forte hausse des taux d’intérêt, les États-Unis ont réussi à éviter la récession et les principaux marchés émergents ne sont pas tombés dans une crise de la dette. Même l’économie gériatrique du Japon a fait preuve d’une vitalité étonnante. En revanche, l’Union européenne a pris du retard, son moteur de croissance allemand s’étant effondré après la fin abrupte de quatre décennies d’hypercroissance en Chine.

À l’horizon 2024, plusieurs questions se posent. Qu’adviendra-t-il des taux d’intérêt à long terme corrigés de l’inflation ? La Chine peut-elle éviter un ralentissement plus dramatique, compte tenu des turbulences dans son secteur immobilier et des niveaux élevés d’endettement des gouvernements locaux ? Après avoir maintenu des taux d’intérêt proches de zéro pendant deux décennies, la Banque du Japon (BOJ) peut-elle normaliser ses taux sans déclencher de crises financières et de dette systémiques ? Les effets différés des hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale finiront-ils par pousser les États-Unis dans une récession ? Les marchés émergents peuvent-ils maintenir leur stabilité pendant encore un an ? Enfin, quelle sera la prochaine grande source d’instabilité géopolitique ? S’agira-t-il d’un blocus chinois de Taiwan, de la victoire de l’ancien président Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre ou d’un événement imprévu ?

Les réponses à ces questions sont interconnectées. Une récession aux États-Unis pourrait entraîner une baisse significative des taux d’intérêt mondiaux, mais cela pourrait n’apporter qu’un soulagement temporaire. Après tout, plusieurs facteurs, notamment des niveaux d’endettement extraordinairement élevés, une démondialisation rampante, la montée du populisme, la nécessité d’augmenter les dépenses de défense et la transition verte, maintiendront probablement les taux à long terme bien au-dessus des niveaux ultra-bas de 2012-2021 pour la période 2012-2021. la prochaine décennie.

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