Les sources du comportement russe
Le président russe Vladimir Poutine a toujours suivi une formule d’escalade claire : il résiste pendant un certain temps à une pression croissante, mais il finit par céder. Ce bilan suggère que sa décision de ne pas répondre par la force à l'incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk ne doit pas être considérée comme une preuve que ses « lignes rouges » ne sont que du bluff.
MOSCOU – Il ne s'agit pas strictement d'une critique du livre récent de Sergey Radchenko, Diriger le monde : la tentative du Kremlin de s’emparer du pouvoir mondial pendant la guerre froide. Il s’agit plutôt d’une invitation à trouver dans le livre une nouvelle vision des sources de la conduite de la politique étrangère russe, dans la lignée de la célèbre évaluation du diplomate américain George F. Kennan en 1947 sur «sources du comportement soviétique.» En se concentrant sur la logique qui sous-tend les décisions de politique étrangère des dirigeants soviétiques, Radchenko espère faire la lumière sur la quête souvent sanglante du président russe Vladimir Poutine pour reconquérir le statut de la Russie en tant que grande puissance à égalité avec les États-Unis.