L’UE doit épargner les jeunes Hongrois
Erasmus+ et Horizon Europe soutiennent non seulement l’apprentissage et l’innovation, mais aussi le partage des valeurs et de la culture – les éléments constitutifs d’une UE réussie et unifiée. En excluant les universités hongroises de ces programmes, la Commission européenne porte ainsi atteinte à l’Union elle-même.
BUDAPEST – La Commission européenne a décidé de suspendre financement à 21 universités hongroises dans le cadre de son initiative Horizon Europe, qui soutient la collaboration transfrontalière en matière de recherche et développement, et de son programme d’études à l’étranger Erasmus+. L’objectif est de défendre la règle de loi: les universités en question sont gérées par des « fondations de confiance publique », qui ne sont pas soumises aux règles de l’UE en matière de marchés publics et comprennent des personnes étroitement liées au gouvernement. En fait, il est difficile d’imaginer une décision plus erronée et contre-productive.
Certes, face à d’éventuelles corruptions et conflits d’intérêts, l’Union européenne a l’autorité et l’obligation légales de prendre les mesures appropriées, y compris le gel ou le retrait de certains fonds. Mais couper les universités hongroises du financement d’Erasmus+ et d’Horizon Europe fera bien plus de mal que de bien.
Financement Erasmus+ permet étudiants à passer du temps dans des universités étrangères. Au cours des trois dernières décennies, plus de dix millions de jeunes – l’équivalent de l’ensemble de la population hongroise – ont bénéficié d’Erasmus+ (et des programmes qui l’ont précédé), ce qui en fait l’un des instruments les plus puissants d’Europe pour soutenir l’intégration. En 2020, plus de 22 000 Hongrois participé dans les échanges Erasmus+.