Pourquoi la Chine fournit des preuves aux optimistes comme aux pessimistes
En Chine, le contrôle descendant coexiste – et permet même – l’autonomie au niveau local et l’innovation ascendante. C'est ce phénomène de « double hélice » qui déroute certains observateurs, conduisant à des analyses radicalement contrastées sur les perspectives de l'économie.
SHANGHAI – Les évaluations de la performance et du potentiel d'une économie divergent rarement autant que lorsqu'il s'agit de la Chine. Même si certains économistes louent les réalisations passées et les perspectives d'avenir de la Chine, d'autres se concentrent sur les défauts présumés de son modèle de développement et suggèrent que le piège du revenu intermédiaire l'attend. Mais ce qui est encore plus remarquable que la forte divergence d'opinions sur l'économie chinoise est le fait que les deux parties sont capables de rassembler de nombreuses preuves pour étayer leurs points de vue.
Rares sont ceux qui contestent que la Chine doit en grande partie sa réussite économique passée à l’imitation technologique, rendue possible et encouragée par le commerce avec les économies développées – et les investissements directs en provenance de –, en particulier dans les années 1990 et dans la première décennie de ce siècle. Mais on ne peut pas prétendre que traduire l’imitation technologique en une croissance économique rapide n’est pas une réussite. Après tout, la plupart des pays à faible revenu n’y sont pas parvenus.
Dans ce débat, souligner que la Chine manque encore de quelques technologies clés, ou qu’elle a obtenu la plupart des technologies dont elle dispose grâce à l’attrait de son immense marché, est pinailleur. La véritable mesure du succès technologique est la capacité à convertir les nouvelles technologies en profits, en croissance et en moteurs de développement. Et la Chine y est parvenue non seulement en utilisant les technologies occidentales dans leur forme originale, mais aussi en les modernisant et en les adaptant rapidement.