Quand les modèles civilisationnels se heurtent

Quand les modèles civilisationnels se heurtent

Après l’éclatement de l’Union soviétique, le capitalisme oligarchique a prospéré en Russie et en Ukraine. Mais leurs chemins ont fortement divergé depuis lors, préfigurant un conflit civilisationnel qui déterminera non seulement leur sort, mais celui des démocraties dans tout l’Occident.

WASHINGTON, DC – La guerre en Ukraine est le théâtre de deux voies de développement concurrentes : le capitalisme oligarchique russe et la société civile ukrainienne en plein essor. Les pays occidentaux devraient marquer cette distinction, car le capitalisme oligarchique s’est de plus en plus enraciné dans leurs propres systèmes de gouvernance économique et politique. Les Ukrainiens, quant à eux, ont proposé une alternative : les gens travaillant ensemble démocratiquement pour façonner un meilleur avenir collectif.

Suite à l’éclatement de l’Union soviétique, capitalisme oligarchique a prospéré en Russie et en Ukraine. Dans les années 1990, réseaux de pouvoir informels ont pris racine dans les deux pays, et certains de ces « clans » (comme les appelaient les analystes locaux) se sont mobilisés pour contrôler des secteurs clés tels que la sécurité intérieure, l’énergie ou les ressources naturelles. Les détenteurs de ces actifs – les oligarques – sont alors devenus millionnaires, voire milliardaires, du jour au lendemain, du fait de la plans de privatisation corrompus. Les clans dirigeaient leurs propres opérations kleptocratiques d’extraction et de délocalisation des ressources et se disputaient le contrôle.

Ces réseaux de relations politico-commerciales-criminelles ont également pris au piège les dirigeants occidentaux, contribuant à répandre le capitalisme oligarchique dans le monde. Prenons l’exemple de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, dont relation mutuellement bénéfique avec Gazprom, le conglomérat de gaz naturel contrôlé par le Kremlin, a commencé avant même qu’il ne quitte ses fonctions.

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