Comment la Pologne a reconquis sa démocratie
La victoire des partis pro-démocratie aux élections parlementaires polonaises du mois dernier est devenue un modèle pour d’autres mouvements démocratiques. Mais la combinaison improbable de conditions favorables qui a conduit à la chute du parti Droit et Justice au pouvoir souligne les défis auxquels sont confrontées les forces démocratiques opérant au sein de systèmes autoritaires.
VARSOVIE – Les défenseurs de la démocratie du monde entier ont tourné leur attention vers les récentes élections parlementaires polonaises à la recherche de la solution miracle qui permettrait aux Polonais de défier les tendances mondiales et d’évincer leur gouvernement populiste autoritaire. Mais un examen attentif de la campagne précédant le vote du mois dernier montre que la victoire éclatante de l’opposition démocrate a été rendue possible par une confluence improbable de cinq facteurs clés qui ne peuvent pas être facilement reproduits ailleurs.
Premièrement, le leadership a joué un rôle central. Le retour politique de l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk, qui a été Premier ministre polonais de 2007 à 2014, a rajeuni l’opposition. Tout comme le président américain Joe Biden et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, Tusk est un vétéran de l’intérieur qui a réussi à défier un président sortant autoritaire.
Le bagage de la carrière politique de Tusk, qui a duré plusieurs décennies, a été plus que compensé par les bénéfices de sa vaste expérience. À l’instar de l’ancien président américain Donald Trump et de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, Jarosław Kaczyński, le chef du parti sortant Droit et Justice (PiS), a attaqué sans relâche ses opposants, en particulier Tusk, son ennemi juré de longue date.