Comment le capitalisme est devenu une menace pour la démocratie
Depuis les années 1980, le capitalisme américain s’est transformé en une économie du vainqueur dans laquelle une ou quelques entreprises technologiquement dominantes monopolisent chaque secteur au détriment des consommateurs, des travailleurs et de la croissance globale. Et le pouvoir de marché permanent s’accompagne d’un type de pouvoir politique qui est antithétique à la démocratie.
STANFORD – Le capitalisme de libre marché renforce-t-il la démocratie ou libère-t-il des forces antidémocratiques ? Cette question est apparue pour la première fois au siècle des Lumières, lorsque le capitalisme était considéré avec optimisme et accueilli comme un véhicule de libération de l’ordre féodal rigide. Beaucoup envisageaient une société d’égalité des chances pour les petits producteurs et les petits consommateurs, où personne n’aurait un pouvoir de marché excessif et où les prix seraient déterminés par la « main invisible ». Dans de telles conditions, la démocratie et le capitalisme sont les deux faces d’une même médaille.
Domestique la propagande aux États-Unis a défendu la même vision optimiste au cours du siècle dernier, visant à convaincre les électeurs que le capitalisme de libre marché est essentiel au «À l'américaine» et que leur liberté dépend du soutien à la libre entreprise sans entrave et de la méfiance envers le gouvernement. Mais les évolutions économiques des dernières décennies suggèrent que nous devrions réexaminer ces croyances.
Pour comprendre pourquoi, permettez-moi d'abord de clarifier quelques idées de base sur ce que j'appelle compétition technologique parmi les entreprises innovantes cherchant à acquérir un pouvoir de marché. Une telle concurrence diffère de la concurrence conventionnelle par les prix en ce sens qu’elle ne produit qu’un ou quelques gagnants, plutôt que de permettre à toutes les entreprises de survivre avec des bénéfices moindres.