La dystopie populiste imminente

La dystopie populiste imminente

Alimenté par la ferveur anti-immigration, le soutien aux partis populistes d’extrême droite augmente partout dans le monde. Le roman « Prophet Song » de Paul Lynch, lauréat du Booker Prize de cette année, nous rappelle brutalement le chaos et les difficultés qu’engendrent invariablement le populisme politique et les régimes autoritaires.

LONDRES – L’auteur irlandais Paul Lynch a reçu cette année le Booker Prize, l’un des prix littéraires les plus prestigieux du monde anglophone, pour son roman Chanson du Prophèteet pour une bonne raison. Avec sa vision déchirante de l’Irlande qui sombre dans la tyrannie, le livre de Lynch capture parfaitement l’anxiété qui caractérise notre moment politique actuel.

Tous les critiques n’ont pas été impressionnés. Un critique l’a décrit comme un « dinde battante » d’un livre, critiquant Lynch pour ses thèmes et sa prose sous-orwelliens. Mais la plupart des critiques ont été plus favorables, beaucoup louant le livre pour refléter les inquiétudes croissantes quant à l’avenir de la démocratie parlementaire en Europe occidentale et au-delà. Le portrait que Lynch fait d’un pays glissant vers un régime autoritaire trouverait certainement un écho auprès des dirigeants d’extrême droite tels que le récemment triomphant Geert Wilders aux Pays-Bas, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et la France Marine Le Pen.

La victoire éclatante de Wilders aux élections législatives néerlandaises souligne le soutien croissant aux partis d’extrême droite à travers l’Europe. Depuis plus de deux décennies, il critique vivement la politique d’immigration des Pays-Bas, ciblant fréquemment la communauté musulmane du pays. Sa montée en puissance peut être largement attribuée au mélange de politiques identitaires et de solutions simplistes caractéristiques des mouvements populistes d’aujourd’hui.

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