La lutte de la loi pour la dignité

La lutte de la loi pour la dignité

Dans les manifestations massives qui ont balayé Israël cette année, le pionnier du pouvoir de la Cour suprême d’annuler des lois est devenu un centre d’attention, soulignant ce qui est en jeu dans les démocraties occidentales plus largement. Si les autocrates populistes réussissent à réduire la démocratie à la règle de la majorité, la première victime sera la dignité humaine.

LONDRES – Une évolution révélatrice des manifestations populaires contre les réformes judiciaires proposées par le gouvernement israélien a été la concentration de manifestants dans une petite rue latérale de Tel-Aviv. Ici, on trouve la maison de l’ancien président de la Cour suprême israélienne, Aharon Barak, désormais la cible à la fois d’éloges et de calomnies, en fonction de ses allégeances politiques.

Les juges ne sont pas censés être une source directe de controverse politique, qu’ils aient rendu leur décision la plus récente hier ou, comme dans le cas de Barak, il y a près de deux décennies. Ils sont censés être impartiaux et indépendants. Mais les démocraties du XXIe siècle se passent de cet idéal, en raison non pas de la conduite des juges, mais de l’émergence d’un populisme autocratique, les gouvernements s’en prenant à toute institution qui cherche à les obliger à rendre des comptes.

En Israël et dans d’autres démocraties, le pouvoir judiciaire a été l’un des principaux freins contre les abus de pouvoir du gouvernement. C’est pourquoi le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu a concentré l’attention de son gouvernement sur les tribunaux lorsqu’il est revenu au pouvoir fin 2022. Dans un projet de loi qui a depuis été suspendu, son nouveau gouvernement – une alliance entre son parti Likud et le parti fasciste Jewish Power – cherche à réduire le pouvoir de contrôle juridictionnel de la Cour suprême et à exercer un contrôle politique accru sur les nominations judiciaires.

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