L’agression russe sape le populisme
Les populistes occidentaux qui ont passé des années à saper la démocratie chez eux ont été affaiblis par la guerre d’agression du président russe Vladimir Poutine. Alors que ceux qui ont des penchants pro-russes ont été marginalisés, ceux qui se sont prononcés en faveur de l’Ukraine ont été accueillis à nouveau dans le giron.
VARSOVIE – La guerre de la Russie en Ukraine a affecté la vie politique dans les pays du monde entier, et cette influence a été plus grande dans les pays qui sont politiquement les plus proches non pas de l’Ukraine mais de la Russie. Parce que l’Ukraine est une démocratie et la Russie une kleptocratie autoritaire, la guerre a mis en évidence un affrontement fondamental entre des systèmes politiques alternatifs. Cette dynamique fait considérablement monter les enchères, car une défaite militaire pour la démocratie pourrait être une invitation pour les dictateurs d’ailleurs à poursuivre leurs propres conquêtes.
Heureusement, alors que la guerre s’éternise, le spectre du populisme s’est éloigné en Europe, où il a été éclipsé par la menace plus large d’une victoire de la Russie. Alors que les populistes aux tendances pro-russes ont été marginalisés, ceux qui se sont modérés et se sont prononcés en faveur de l’Ukraine ont été accueillis à nouveau dans le giron, bien qu’ils aient passé des années à saper la démocratie dans leur pays.
Par exemple, avant l’invasion russe, le président polonais Andrzej Duda était mal accueilli un peu partout en Occident. Pourtant son soutien indéfectible de l’Ukraine a fait de lui un participant clé dans les grandes réunions transatlantiques et européennes, et un partenaire important des politiciens occidentaux anti-populistes, notamment le président américain Joe Biden.