Le récepteur ACE2 n’est pas essentiel à l’infection par le Sars-CoV-2, selon une étude
Une étude sur le Sars-CoV-2 a découvert une nouvelle voie potentielle d’infection qui n’utilise pas le récepteur ACE2.
L’entrée du virus peut être considérée comme une échelle comportant deux mécanismes à chaque extrémité. À une extrémité se trouve l’entrée médiée par le récepteur. C’est là qu’un virus se fixant à des protéines spécifiques saillantes à la surface des cellules hôtes initie le transfert du génome viral à travers la membrane cellulaire. On comprend que c’est ainsi que commencent les cycles infectieux de plusieurs souches du VIH. À l’autre extrémité de l’échelle, il suffit qu’un virus se trouve à proximité de la cellule hôte pour que la fusion membranaire et l’infection ultérieure aient lieu. On pense que le virus de la grippe utilise cette méthode.
Peter Kasson, basé à l’Université de Virginie aux États-Unis, et ses collègues se sont demandés où se situe le Sars-CoV-2 sur cette échelle et ont donc conçu une approche en trois étapes pour explorer la question.
L’équipe a d’abord démontré que le Sars-CoV-2 pouvait fusionner avec des liposomes modèles présentant à la fois des protéases et des récepteurs ACE2. Ensuite, ils ont montré que la fusion du Sars-CoV-2 se produisait avec des protéases solubles et des récepteurs ACE2.
Dans la partie principale et finale de l’étude, l’équipe a utilisé des particules pseudo-virales créées en co-exprimant certaines protéines du Sars-CoV-2. Ils ont découvert que la fusion pouvait se produire si une particule de type viral était connectée à la surface lipidique modèle via des attaches d’ADN, avec une protéase présente mais en l’absence de récepteurs ACE2. En d’autres termes, la fusion membranaire pourrait se produire lorsque les particules de type viral se trouveraient à proximité immédiate des liposomes. Cette progression des expériences a conduit les chercheurs à conclure que l’entrée virale peut avoir lieu sans le récepteur ACE2, mais que le processus est accéléré lorsqu’il est présent.
Kasson affirme que les résultats ont « des implications importantes sur la capacité du Sars-CoV-2 (et) des virus potentiellement similaires à s’adapter à de nouveaux types d’hôtes ». Si le Sars-CoV-2 et d’autres virus peuvent pénétrer dans les cellules sans utiliser ACE2, ils peuvent alors peut-être s’adapter par mutation pour utiliser d’autres récepteurs (et) ainsi (aplatir) le paysage de la condition physique pour l’adaptation à travers les types de cellules ou les espèces hôtes. ‘ Cela conforte également l’observation selon laquelle le Sars-CoV-2 est « extrêmement plastique dans sa capacité à s’adapter aux différentes exigences de l’hôte pour l’entrée », ajoute Kasson.
James Munro, expert en interactions virus-hôte à la faculté de médecine UMass Chan aux États-Unis, affirme qu’il s’agit d’un autre exemple d’entrée accélérée des récepteurs viraux dans les cellules et que cela « contribue à un modèle émergent dans lequel les glycoprotéines virales sont intrinsèquement capables de promouvoir fusion membranaire. Dans une vision plus globale du domaine, Munro déclare que « la sagesse conventionnelle est que le besoin de récepteurs lors de l’entrée du virus est absolu… ce travail, et d’autres (études) similaires, suggèrent un modèle plus nuancé dans lequel les fonctionnalités des glycoprotéines virales sont ajustées. par des facteurs environnementaux, notamment la présence d’un récepteur. Mais la capacité à favoriser la fusion membranaire est intrinsèque à la glycoprotéine. Des recherches plus approfondies sur la généralité de cette nouvelle idée constitueront un domaine de développement passionnant à l’avenir.