Marietje SchaakeEn dit plus…
Cette semaine dans Say More, PS parle avec Marietje Schaakeancien membre du Parlement européen, directeur de la politique internationale du Cyber Policy Center de l'université de Stanford, chercheur en politique internationale à l'Institute for Human-Centered Artificial Intelligence (HAI) de Stanford et membre du comité exécutif de l'ONU de haut niveau. Organe consultatif sur l'intelligence artificielle.
Syndicat du projet : De nouvelles technologies puissantes, comme l’intelligence artificielle générative, pourraient « saper la gouvernance démocratique », selon vous. averti plus tôt cette année. Dans ton livre, Le coup technologique : comment sauver la démocratie de la Silicon Valleyvous affirmez que les entreprises technologiques aggravent ce risque en assumant de plus en plus de fonctions « normalement assumées par les États ». Pourquoi cette externalisation vers le secteur privé est-elle plus inquiétante que par le passé, et comment repenser les cadres juridiques en réponse à ces nouveaux dangers ?
Marietje Schaake : Il existe un « écosystème » d'entreprises, grandes et petites, qui exercent un pouvoir énorme parce qu'elles produisent ou contrôlent des technologies qui affectent les droits des personnes ou le rôle de l'État. La quantité de données, la puissance de calcul, le capital et les talents qu’ils ont accumulés, ainsi que la variété des rôles essentiels qu’ils jouent dans notre monde, sont sans précédent. Ajoutez à cela des produits souvent non transparents, hautement personnalisés, en constante évolution et imprévisibles – comme c’est le cas de l’intelligence artificielle – et la réglementation de ces entreprises peut s’avérer extrêmement difficile.
Le « coup d’État technologique » qui en résulte constitue une menace pour la démocratie, car il laisse le public incapable d’exercer une véritable action ou de demander des comptes aux entreprises. Compte tenu des enjeux, de puissantes mesures compensatoires s’imposent.