Sortir de la crise de la dette des pays en développement
Confrontée à une cascade de défaillances gouvernementales, la Chine, le plus grand créancier du monde en développement, a insisté pour que les institutions multilatérales prennent une coupe de cheveux. Mais la meilleure façon pour les prêteurs comme l’Association internationale de développement de la Banque mondiale d’alléger le fardeau des pays pauvres est d’offrir un financement bon marché.
PARIS – La crise de la dette souveraine était à l’ordre du jour des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international de cette année, avec tous les regards tournés vers la Chine, le plus grand créancier du monde en développement, et le Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque pour les pays les plus pauvres. Avec de nombreuses économies à faible revenu déjà en défaut ou à haut risque de défaut, la Chine hésite à déprécier la valeur de ses prêts et insiste pour que les institutions multilatérales, y compris l’IDA, partagent le fardeau avec les autres créanciers – une position controversée qui rompt avec convention.
Il existe de solides arguments contre la participation de l’IDA à la restructuration de la dette. Ses prêts sont hautement concessionnels, avec une élément de don moyen de 50 %, contre 0 % pour les prêts de marché et 18 % pour la dette chinoise. Ces dernières années, son les engagements ont explosé face à de multiples chocs, atteignant 42 milliards de dollars en 2022. De plus, il fournit son financement sous forme de subventions, plutôt que de prêts, aux pays très endettés – auto-qualifiés «allègement implicite ex ante de la dette.” Il serait extrêmement injuste pour les contribuables qui la soutiennent si l’ACCOVAM renfloue d’autres créanciers non pas une fois, mais deux.
Pendant le Table ronde mondiale sur la dette souveraineune pièce maîtresse des réunions de printemps axées sur la facilitation du processus de restructuration de la dette, la Chine apparemment d’accord à la proposition de la Banque d’offrir davantage de prêts par l’intermédiaire de l’IDA, plutôt que de prélever une décote sur l’encours de la dette. Cet accord doit encore être clarifié, mais il pourrait être gagnant-gagnant : la coopération de la Chine avec le FMI, associée à un financement plus concessionnel par les banques multilatérales de développement, contribuerait grandement à placer les pays les plus pauvres sur une trajectoire de croissance plus verte et plus durable.