Une nouvelle approche de la coopération fiscale internationale
Le Groupe africain aux Nations Unies a récemment appelé à la négociation d’une convention fiscale internationale pour prévenir l’évasion fiscale et accroître les recettes dont nous avons un besoin urgent. Les pays d’Amérique latine devraient également soutenir un processus dirigé par l’ONU visant à créer des règles plus complètes et plus équitables qui reflètent les intérêts des économies en développement.
BOGOTÁ – En tant qu’un des régions les plus inégalitaires, l’Amérique latine a désespérément besoin de revenus supplémentaires si elle veut résoudre ses épineux problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Mais la collecte des impôts dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) est faible, en moyenne 21,7% du PIB en 2021, contre 34,1 % pour les membres de l’OCDE. Qu’est-ce qui explique cet écart et que faudrait-il faire pour le combler ?
Au niveau régional, l’absence générale de fiscalité progressive joue certainement un rôle. Mais l’architecture fiscale internationale est également en cause. Trop souvent, les sociétés multinationales et les plus riches de nos sociétés exploitent les règles pour éviter de payer. L’injustice inhérente au système actuel non seulement reflète et reproduit les inégalités, mais alimente également le discours démagogique et sape la confiance dans l’État de droit.
Bon nombre des règles qui constituent la base du système fiscal international ont été élaborées il y a un siècle par les pays riches. Il n’est donc pas surprenant que ce soient ces pays – et leurs citoyens les plus riches – qui bénéficient le plus du cadre actuel. C’est pourquoi le Groupe africain aux Nations Unies a déposé une résolution en octobre, appelant à un nouveau cycle de négociations sur la coopération fiscale internationale.