France elections 2024

Elections françaises : pas d'accord avec la droite ! Tous mobilisés pour appliquer et approfondir le programme NFP !

Les résultats du second tour des élections législatives françaises ont apporté de la joie et surtout du soulagement à des millions d'électeurs qui craignaient une victoire du bloc d'extrême droite du Rassemblement national (RN).

Publié à l'origine en français sur marxiste.org

Au lendemain du premier tour, la cheffe du RN, Marine Le Pen, et le président du parti, Jordan Bardella, planifiaient déjà leur « futur » gouvernement, les noms des « futurs » ministres ayant fuité dans la presse. Ils étaient tellement confiants dans leur victoire qu’ils ont reporté sine die leur programme « social ». « Dans un premier temps », ont-ils expliqué, ils mèneraient une politique d’austérité budgétaire et de retraite à 66 ans. Mais hier soir, tout a explosé en l’air. Avec 143 députés, l’alliance RN-Ciotti est loin d’avoir la majorité absolue.

Avec 184 sièges, le Nouveau Front populaire (NFP) de gauche arrive en tête, devant le groupe macroniste (166 sièges). Il s’agit donc d’une lourde défaite pour la « majorité présidentielle », mais pas de la débâcle qui se profilait au lendemain des élections européennes. Les macronistes (ou ex-macronistes) ont réalisé une meilleure performance que celle prédite ces derniers jours par les sondeurs, même en prenant en compte le désistement des candidats du NFP et des macronistes entre les deux tours au sein du Front dit républicain.

Nous reviendrons ailleurs sur notre rejet catégorique du prétendu « Front républicain contre l’extrême droite ». Il s’agit d’une politique de collaboration de classe qui, loin d’affaiblir la droite et l’extrême droite, les renforce. Soulignons ici seulement qu’en termes de sièges remportés, le « Front républicain » a surtout profité à la droite macroniste et à la droite traditionnelle. Les Républicains (LR, qui a également surclassé les sondages. Les nombreux désistements de candidats du NFP ont sauvé la « majorité » sortante d’une déroute totale – et ont permis à LR de remporter quelques sièges supplémentaires.

Au final, le « Front républicain » a surtout eu pour effet de donner l’avantage aux macronistes et aux Républicains, face au RN. Il serait cependant totalement faux de conclure que le RN est politiquement affaibli. Non seulement le RN a récolté, au premier tour, six millions de voix de plus qu’en 2022, mais l’alliance entre le NFP et la droite entre les deux tours ne peut que renforcer l’image « anti-establishment » de Marine Le Pen et de ses sbires, qui comptent bien en récolter les fruits, peut-être plus tôt que tard.

La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, chef de file du Parti libéral démocrate (LFI), a demandé à Macron de nommer un Premier ministre issu du NFP. / Image : Jean Luc Mélenchon, Twitter

Mobilisons-nous dans les rues et sur les lieux de travail !

Le NFP est arrivé en tête (184 sièges), mais il est loin d’obtenir la majorité absolue (289 sièges). Il n’y a donc pas de majorité à l’Assemblée nationale pour voter le programme du NFP. Cela signifie que, sur la seule base de la composition de l’Assemblée nationale, la constitution d’un gouvernement un tant soit peu « solide » est un défi. Loin d’être terminée, la crise politique profonde qui a débuté le 9 juin entre dans une nouvelle phase.

Les négociations et les marchandages en coulisses vont se multiplier dans les jours et les semaines à venir. Déjà, les dirigeants du Parti socialiste (PS) et des Verts se déclarent prêts à renoncer au programme du PFN pour trouver un accord avec les macronistes. Quant à la bourgeoisie française, elle exercera une pression maximale pour contraindre le prochain gouvernement, quel qu’il soit, à mener une politique « responsable », c’est-à-dire d’austérité.

La France insoumise Le chef de file de la LFI, Jean-Luc Mélenchon, a demandé à Macron de nommer un Premier ministre issu du NFP. Il demande également que celui-ci, quel qu'il soit, soit prêt à former un gouvernement qui appliquerait l'intégralité du programme du NFP, sans rien négocier avec les députés macronistes. Cette position contraste fortement avec celle de plusieurs dirigeants de l'aile droite du NFP. Mais ce sont ces derniers qui seront au centre des négociations et des marchandages.

Compte tenu des rapports de force internes à l’Assemblée nationale (et au sein du PFN), ce que réclame Mélenchon n’a aucune chance d’être obtenu sans une forte mobilisation extraparlementaire des jeunes et des travailleurs. Le centre de la lutte n’est plus à l’Assemblée nationale, mais dans la rue, dans les entreprises et dans les quartiers populaires.

Certes, le NFP n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Mais les travailleurs sont largement majoritaires dans le pays. Ils constituent, de loin, la force sociale décisive. Sans leur aimable autorisation, pas une roue ne tourne et pas une ampoule ne s’allume. Dans les jours qui viennent, les dirigeants de LFI et de la CGT – entre autres – doivent mettre à l’ordre du jour des mobilisations de masse, y compris des grèves reconductibles, pour exiger la mise en œuvre et l’approfondissement du programme du NFP.

Sur la base d’une mobilisation révolutionnaire de la jeunesse et des travailleurs, il serait possible non seulement d’appliquer toutes les mesures progressistes du programme NFP, mais aussi d’aller beaucoup plus loin, jusqu’à l’expropriation des grands capitalistes. Il faut mettre fin à la domination de l’économie par une poignée de parasites géants qui imposent l’austérité, la précarité, le chômage et bien d’autres fléaux à l’écrasante majorité de la population. Il faut les renverser. Il faut porter les travailleurs au pouvoir et réorganiser l’économie sur la base de la planification démocratique de l’appareil productif.

C’est la seule façon de mettre un terme à la décadence et au déclin social permanents et, ce faisant, de stopper véritablement et définitivement la montée du Rassemblement national.

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