La crise de la dette à venir

La crise de la dette à venir

Si plusieurs grands marchés émergents et pays à faible revenu sont simultanément confrontés à une hausse des taux d’intérêt et à une réticence croissante de la part des créanciers à refinancer leurs dettes, une crise mondiale de la dette risque d’éclater. Pour éviter ce scénario, un accord international sur la manière de soutenir les États souverains en difficulté est nécessaire.

WASHINGTON, DC – Dans ses dernières Perspectives de l’économie mondiale, le Fonds monétaire international signalé qu’une proportion croissante de pays – 56 % des pays à faible revenu et 25 % des marchés émergents – sont « dans ou à des niveaux élevés de surendettement ». Si certains de ces pays travaillent déjà sur des programmes de réformes qui les rendront éligibles au financement du FMI et offriront de bonnes perspectives de croissance économique, beaucoup ne le font pas. Une crise de la dette dans les pays en développement se profile.

Des niveaux d’endettement extrêmement élevés sont généralement précédés d’une période pendant laquelle les créanciers renouvellent leurs créances ou accordent de nouveaux prêts, avec des taux d’intérêt de plus en plus élevés. Il n’existe pas de moyen simple de déterminer quand cette dette devient insoutenable. Les analystes utilisent souvent le ratio dette/PIB, mais les taux d’intérêt font ici la différence. Les pays à faible revenu confrontés à des taux d’intérêt concessionnels pourraient avoir des ratios inférieurs à ceux des économies de marché émergentes, pour lesquelles les taux d’intérêt sont plus élevés. La structure des échéances de la dette est également importante : si la majeure partie de celle-ci arrive à échéance prochainement, les refinancements (ou renouvellements) requis seront beaucoup plus importants que pour les dettes ayant une échéance plus longue.

L’emprunt des pays pauvres est justifié s’ils financent des activités qui rapporteront un taux de rendement élevé à l’emprunteur, dont les ressources propres financent déjà des activités rentables. Dans un tel scénario, le service de la dette peut s’autofinancer (sauf chocs imprévus). Le problème est que, dans de nombreux pays, les emprunts souverains ont été en grande partie destinés à financer des dépenses avec des taux de rendement faibles ou négatifs, comme les stades sportifs ou les aides préélectorales.

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