L’autre conflit aux portes de l’Europe
En violation flagrante d’un accord de cessez-le-feu de 2020, l’Azerbaïdjan alimente une crise humanitaire au Haut-Karabakh et menace à nouveau l’Arménie voisine d’agression militaire. Alors que la Russie ne peut pas ou ne veut pas aider, l’Union européenne doit jouer un rôle plus important pour préserver la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud.
COPENHAGUE – Tous les yeux sont à juste titre fixés sur la guerre de la Russie en Ukraine. Mais ce n’est pas une excuse pour ignorer une autre crise qui couve aux portes de l’Europe. Les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan augmentent à nouveau, laissant entrevoir la perspective d’une autre guerre.
La semaine dernière, j’ai visité le corridor de Lachin, la seule route reliant la population arménienne ethnique du Haut-Karabakh à l’Arménie et au monde extérieur. Depuis décembre, l’accès au corridor est bloqué par les Azerbaïdjanais sous la prétexte d’une protestation environnementale. Cela se produit clairement avec le soutien du régime de Bakou.
Les « manifestants » bloquant tout trafic civil ou commercial vers le Haut-Karabakh, Amnesty International met en garde que quelque 120 000 résidents d’origine arménienne sont privés de biens et de services essentiels, notamment de médicaments vitaux et de soins de santé.