Le déficit d’imagination de la Chine
Malgré une économie en déclin, de puissants vents contraires démographiques et une rivalité croissante avec les États-Unis, le gouvernement chinois semble peu disposé ou incapable de concevoir une nouvelle approche en matière d’élaboration de politiques. Au lieu de cela, il continue de s’appuyer sur des tactiques obsolètes, tout en essayant de s’inspirer de l’idéologie.
NEW HAVEN – La Chine se trouve à un moment critique. Son économie, fortement endettée et sujette à la déflation, affiche de très mauvais résultats. Son gouvernement est impliqué dans un conflit majeur entre superpuissances avec les États-Unis. Et elle est au bord d’une crise démographique. Pire encore, les autorités chinoises répondent à ces défis davantage en recourant à une idéologie et à des tactiques obsolètes du passé qu’en lançant des réformes révolutionnaires. Les solutions imaginatives à des problèmes difficiles sont rares.
En tant qu’optimiste inconditionnel envers la Chine depuis presque 25 ans, je ne suis pas arrivé à cette conclusion à la légère. Mon cours à Yale, « La prochaine Chine », plaidait en faveur d’un changement radical du modèle de croissance chinois, passant d’une économie axée sur l’investissement et les exportations à une économie tirée par la consommation intérieure.
Oui, je craignais que le filet de sécurité sociale poreux de la Chine – tant pour les retraites que pour les soins de santé – puisse conduire à une augmentation de l’épargne de précaution motivée par la peur, ce qui inhiberait la demande des consommateurs. Mais considérant ces préoccupations davantage comme des défis que comme des risques, je restais convaincu que la Chine finirait par rééquilibrer son économie.