Le pouvoir de marché est permanent et la concurrence technologique ne le supprime pas

Le pouvoir de marché est permanent et la concurrence technologique ne le supprime pas

Contrairement à une idée reçue de longue date, le pouvoir de monopole conféré par les nouvelles technologies n’est ni de courte durée ni un petit prix à payer pour les avantages qui en découlent. La montée du pouvoir de marché entraîne toutes sortes de problèmes économiques, sociaux et politiques – dont beaucoup ne sont que trop visibles aux États-Unis d’aujourd’hui.

STANFORD – Les économistes et les décideurs politiques conviennent que les améliorations technologiques sont cruciales pour la croissance économique. La révolution des technologies de l’information (TI) des quatre dernières décennies a fait progresser l’économie, et très peu de gens voudraient l’arrêter. Mais depuis les années 1980, alors que cette révolution s’enracinait, l’économie américaine a connu une forte augmentation du pouvoir de marché des entreprises, défini principalement comme leur capacité à influencer les prix.

L’augmentation de la productivité et l’augmentation du pouvoir de marché sont les deux résultats du processus d’innovation. Les deux résultent de la propriété privée de la technologie et des pouvoirs juridiques conférés par les brevets ou les secrets commerciaux. Lorsqu’une vague d’innovation telle que la révolution informatique prend son essor, le pouvoir de marché s’accumule rapidement et devient une force significative, avec de profondes implications économiques et politiques. Dans mon récent livrej’appelle cette force unique le « pouvoir de marché de la technologie

Même si les économistes reconnaissent depuis longtemps les dangers d’un tel pouvoir de marché, l’opinion universelle est qu’il est de courte durée car la concurrence l’érodera, les brevets expireront et les secrets commerciaux ne pourront pas rester secrets longtemps. Accorder aux innovateurs un certain pouvoir de marché a donc été considéré comme un petit prix à payer pour les grands avantages d’une productivité croissante.

A lire également