Maîtriser l’inflation sans subventionner les banques
Lorsque les banques centrales augmentent les taux d’intérêt, elles augmentent également le coût des paiements sur les réserves excédentaires des banques commerciales. Le meilleur moyen d’éviter une aubaine pour les banquiers – et un fardeau pour les contribuables – est de réduire le bilan de la banque centrale en vendant des obligations d’État tout en mettant en place une augmentation temporaire des réserves obligatoires.
LONDRES – Dans un effort pour lutter contre les problèmes d’inflation, les principales banques centrales ont relevé leurs taux d’intérêt de manière agressive. Mais un sous-produit des récentes hausses de taux est l’augmentation des paiements d’intérêts sur les dépôts de la banque centrale détenus par les banques commerciales – en fait, un transfert d’argent du secteur public vers les banques privées.
L’Eurosystème, composé des 20 banques centrales nationales de la zone euro et de la Banque centrale européenne, paiera 107 milliards d’euros (111 milliards de dollars) d’intérêts (sur 4,3 billions d’euros des dépôts) aux institutions financières en 2023. Ce nombre passera à 129 milliards d’euros lorsque la BCE relèvera son taux de dépôt à 3 % en mars, car elle a promis faire.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale a récemment voté pour augmenter le taux d’intérêt payé sur les soldes des réserves à 4,65 %. Cela signifie qu’il devra payer 140 milliards de dollars d’intérêts sur environ 3 billions de dollars des réserves bancaires cette année. La Banque d’Angleterre est également sur le crochet pour des dons aussi massifs aux banques commerciales.