Mise à jour de mes pronostics Munich
Les pays de l’ancien empire soviétique, désireux d’affirmer leur indépendance, attendent avec impatience la défaite de l’armée russe en Ukraine. À ce moment-là, le rêve de Vladimir Poutine d’un empire russe renouvelé se désintégrera et cessera de représenter une menace pour l’Europe, et le monde pourra se concentrer sur son plus grand problème : le changement climatique.
LONDRES – Il y a exactement un mois que je prononçais un discours à la veille de la Conférence de Munich sur la sécurité. Depuis lors, tant de choses remarquables se sont produites – et se sont produites si rapidement – qu’il vaut la peine de comparer mes prédictions d’il y a un mois avec les développements réels.
Les changements les plus importants se sont produits dans le système climatique mondial. J’entends par là les événements climatiques réels et la compréhension qu’ont les climatologues de ces événements. Le principal message que je voulais transmettre à Munich était que le système climatique mondial dépend fortement de ce qui se passe dans le cercle polaire arctique. Le système climatique du cercle polaire arctique était autrefois séparé du système climatique mondial. Les vents soufflaient dans le sens antihoraire prévisible ; mais, en raison de l’interférence humaine accrue, la séparation entre le système climatique arctique et le système climatique mondial ne prévaut plus.
En effet, l’air froid s’échappe désormais du cercle polaire arctique et est remplacé par de l’air chaud aspiré de l’extérieur. Par conséquent, le cercle polaire arctique s’est réchauffé quatre fois plus vite que le reste du monde au cours des quatre dernières décennies, et le taux de réchauffement s’accélère dangereusement. Depuis mon discours, les températures dans le cercle polaire arctique ont grimpé de plus de 20° Celsius au-dessus de la normale, établissant des records et intensifiant les inquiétudes quant à la vitesse à laquelle la calotte glaciaire du Groenland fond.
