Strike in Greece 11/9/22

Participation massive à la grève générale grecque : pour l’escalade, pas en paroles mais en actes !

Voici quelques conclusions de la grève générale de 24 heures qui a eu lieu en Grèce le mercredi 9 novembre. Nos camarades grecs plaident pour la nécessité d’une escalade immédiate et bien préparée de la lutte. Initialement écrit le 9 novembre et publié à www.marxismos.com.

La grève générale de 24 heures du 9 novembre de la GSEE (Confédération générale des travailleurs de Grèce – la confédération des travailleurs du secteur privé) et de l’ADEDY (Administration suprême des syndicats des fonctionnaires – la confédération des travailleurs du secteur public) contre le marée montante de l’inflation représente un exemple frappant du pouvoir de la classe ouvrière. Il s’agissait de la quatrième grève générale consécutive de 24 heures en moins de 18 mois (avec des exemples précédents le 6 octobre 2021, le 4 mai 2022 et le 11 septembre 2022) et sans aucun doute la plus importante. Avec cette grande mobilisation, force est de constater que le mouvement ouvrier, relativement lentement mais sûrement, revient désormais sur le devant de la scène de la lutte de masse.

Des centaines de milliers de travailleurs, d’Evros à la Crète, et des îles Ioniennes au Dodécanèse, ont participé à la grève. Des dizaines de milliers d’entre eux, ainsi que des indépendants de certains secteurs, des chômeurs, des étudiants, des écoliers et des retraités, ont également participé aux rassemblements de grève organisés dans plus de 70 villes.

Et tout cela, malgré les tentatives du gouvernement de terroriser les travailleurs, comme nous l’avons vu dans une tentative d’appel devant les tribunaux hier pour déclarer illégale la grève des transports publics, dans un effort désespéré pour empêcher la participation des travailleurs aux manifestations à Athènes. En fin de compte, cependant, plus de 50 000 manifestants ont inondé le centre de la capitale, dont environ les deux tiers ont participé au rassemblement et à la manifestation organisés par le PAME (All-Workers Militant Front—le front du mouvement ouvrier du Parti communiste, le KKE ).

Dans la plupart des lieux de travail de masse du secteur public, et dans certains de leurs équivalents du secteur privé, il y a eu une forte participation à la grève générale, dans la plupart des cas plus grande que la précédente du 6 avril, et dans certains cas beaucoup plus plus gros.

Dans le même temps, encore une fois, la participation à la grève a été très limitée voire inexistante dans la plus grande partie du secteur privé, où il n’y a pas de syndicats forts : dans les bureaux, dans les petites et moyennes unités de production, dans tous les genres des services, dans la plupart des magasins, et dans les cafés, où est employée une très grande partie de la nouvelle génération de la classe ouvrière.

La raison en est non seulement la crainte de licenciements et de représailles des patrons, mais aussi la très forte pression sur le niveau de vie des travailleurs due à l’inflation, généralement plus élevée dans le secteur privé, où les salaires sont plus bas. Le scepticisme quant à la participation à des actions de grève dans ces lieux de travail est d’autant plus grand qu’il n’y a pas de plan concret d’escalade militante qui pourrait mener la lutte à la victoire.

Plus généralement, le moral et l’humeur des masses sont influencés de manière décisive par l’attitude adoptée par les dirigeants des syndicats et des partis ouvriers. La plupart des travailleurs ont compris que, depuis de nombreuses années, les directions bureaucratiques des syndicats utilisent les grèves générales de 24 heures comme des « coups en blanc », simplement pour enregistrer le mécontentement des travailleurs et laisser leurs membres se défouler, sans montrer une détermination même rudimentaire à mener une lutte sérieuse. Dans le même temps, les travailleurs sont également déçus par l’attitude de leurs dirigeants politiques (SYRIZA, KKE) qui ne prennent pas les initiatives nécessaires pour faire sortir au plus vite le gouvernement anti-ouvrier Mitsotakis du pouvoir. Ils ne présentent pas non plus de programme ou de politique capable de persuader la classe ouvrière de faire tous les sacrifices nécessaires pour les réaliser.

Cependant, malgré et contre les intentions et les tactiques du syndicat et de la direction politique, la grève générale d’aujourd’hui crée le terrain le plus favorable possible pour les travailleurs et la base syndicale pour exiger et tenter de forcer l’escalade pratique de la lutte . Cela devrait commencer par une grève générale de 48 heures début décembre, bien préparée avec des assemblées et des comités de lutte dans tous les syndicats et lieux de travail. Cela doit être combiné avec la création d’un front uni de masse, avec la participation et l’action conjointe de tous les syndicats et partis de masse soutenus par la classe ouvrière, qui déclarent soutenir les revendications du mouvement ouvrier (SYRIZA, KKE, MeRA25).

Dans notre article précédant la grève d’aujourd’huinous avons déjà énoncé les revendications de combat appropriées contre le grand vol effectué par toutes les sections des capitalistes aux dépens de la classe ouvrière pendant cette vague inflationniste.

La classe ouvrière a montré à maintes reprises qu’elle veut se battre et qu’elle a le pouvoir d’expulser immédiatement du pouvoir le gouvernement réactionnaire et corrompu de la Nouvelle Démocratie. Il est maintenant temps d’intensifier la lutte, non pas avec des mots, mais avec des actes, de la part des organisations de masse qui prétendent servir les intérêts des travailleurs. Avec l’unité d’action de tous ceux qui veulent se battre, avec un plan clair, avec une lutte déterminée qui se poursuivra jusqu’à la victoire finale !

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