Politiques économiques et politiques identitaires
La sagesse conventionnelle veut que le populisme en colère d’aujourd’hui s’atténuera si les revenus sont répartis plus équitablement. Mais à moins que nous ne résolvions le conflit identitaire sur lequel se nourrit le populisme, la politique deviendra si méchante qu’il pourrait devenir impossible de stimuler l’innovation, de réduire les inégalités de revenus, d’améliorer les services publics et de lutter contre le changement climatique.
LONDRES – Quels types de politiques économiques les réformateurs centristes devraient-ils poursuivre ? La réponse standard est qu’ils devraient cibler une croissance économique tirée par l’innovation et une répartition équitable des revenus. Atteindre ces objectifs simultanément serait difficile dans des circonstances normales. De nos jours, le choc des identités qui menace de déchirer de nombreuses sociétés démocratiques rend la situation encore plus difficile.
Selon la sagesse conventionnelle, une répartition plus équitable des revenus est le meilleur moyen de démanteler les politiques identitaires. En fait, c’est le contraire : à moins de s’attaquer de front au conflit identitaire, la politique deviendra si odieuse et intraitable que stimuler l’innovation et réduire les inégalités économiques, sans parler de l’amélioration des services publics et de la lutte contre le changement climatique, pourrait devenir impossible.
Une partie de la réponse réside dans le choix du candidat : les dirigeants élitistes et distants seront perçus de cette façon par les électeurs. Les politiques peuvent également jouer un rôle, mais pas n’importe lesquelles. La clé est de transmettre un message fondamental aux électeurs : le gouvernement travaille pour toipas pour les élites ou pour les amis de l’establishment du parti.