Pour qui le péage des BRICS
Le dernier sommet du groupe a été présenté comme un événement crucial susceptible de changer les contours des relations internationales. Cela n’a rien donné de tel, mais le fait que les griefs contre le système actuel soient si largement partagés et que tant de pays soient désireux de remettre en question le statu quo devrait servir d’avertissement à l’Occident.
MADRID – Le sommet des BRICS qui vient de s’achever – réunissant les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud – a été présenté comme un événement crucial susceptible de changer les contours des relations internationales. Quelques par rapport il au Conférence de Bandung de 1955, qui a jeté les bases du Mouvement des pays non alignés, tandis que d’autres anticipaient un mouvement vers un système alternatif de gouvernance mondiale adapté à un monde multipolaire. Mais ce que le sommet a montré, c’est que des griefs partagés ne constituent pas une vision partagée.
Le bloc décision L’admission de six nouveaux membres – l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – peut sembler confirmer les prédictions selon lesquelles les BRICS refont l’ordre mondial. Après tout, plus de 40 pays étaient en lice pour devenir membres, bien qu’une liste officielle n’ait jamais été divulguée.
Mais la décision d’expansion – tout comme la poussée en faveur de la dédollarisation – revient à cueillir des fruits à portée de main. En ce qui concerne les nombreux défis mondiaux épineux nécessitant une attention urgente, le sommet n’a apporté que peu de solutions. Et on peut s’attendre à ce que cela continue : en fin de compte, les BRICS ont toujours été plus une déclaration qu’un contenu, chaque membre l’utilisant comme une plate-forme pour faire avancer ses propres objectifs. Une composition plus nombreuse et encore plus hétérogène empêchera le consensus sur toutes les questions importantes.