Pourquoi les impôts américains doivent augmenter
Les perspectives budgétaires à long terme des États-Unis semblent sombres. Les dirigeants du pays doivent changer de cap pour parvenir à la viabilité de la dette publique et pour payer les augmentations structurelles des dépenses qu’exigeront la démographie, le changement climatique et l’équité intra et intergénérationnelle.
NEW YORK – Maintenant que la politique de la corde raide sur le plafond de la dette fédérale américaine a été suspendue jusqu’à 1er janvier 2025, deux défis majeurs et interdépendants en matière de politique budgétaire exigent une attention particulière. Premièrement, la dette publique américaine doit suivre une trajectoire plus sûre et plus durable ; et deuxièmement, les dirigeants du pays doivent déterminer la taille optimale du secteur public, telle que mesurée par les dépenses publiques primaires (hors paiements d’intérêts) en pourcentage du PIB.
Selon le rapport d’avril 2023 du Fonds monétaire international Moniteur fiscal rapport, la dette nette des administrations publiques américaines était de 94,2 % du PIB en 2022, contre une moyenne de 81,6 % dans les économies avancées et une moyenne mondiale de 74,6 %. Alors que le ratio d’endettement net des États-Unis était déjà élevé en 2019 (83,1 %), il a bondi à 98,3 % en 2020 sous l’effet de la COVID-19, et la réponse politique à celle-ci a gonflé le numérateur et déprimé le dénominateur. Ces chiffres récents ne sont pas seulement des records en temps de paix ; ils dépassent également le pics à la fin des Première et Seconde Guerres mondiales, lorsque les ratios les plus élevés ont été rapidement érodés par l’inflation et la croissance (imprévues).
Les politiques budgétaires doivent garantir que la dette non monétaire nette de l’État consolidé (y compris la banque centrale) n’excède pas la valeur actuelle actualisée des excédents primaires actuels et futurs, y compris le seigneuriage non inflationniste. Alors que la Réserve fédérale générera des revenus de l’émission de monnaie de base nette de tout intérêt payé sur l’encours de la monnaie de la banque centrale, le seigneuriage compatible avec son objectif d’inflation est susceptible d’être moins de 0,5 % du PIB. Même les acolytes de la théorie monétaire moderne ne pourraient pas faire fonctionner ces chiffres.