Redresser les torts de l’impérialisme, passés et présents
Alors que les pays et les institutions occidentales acceptent leur histoire coloniale, ils doivent faire plus que présenter des excuses et des déclarations édentées. Pour créer une société plus équitable, il faut s’attaquer aux effets actuels du colonialisme sur les communautés marginalisées.
BERLIN – Enfin, les pays européens ont commencé à se débattre avec leur héritage colonial. Aux Pays-Bas, le gouvernement a a présenté des excuses pour le rôle du pays dans la traite mondiale des esclaves, et le roi a «demandé pardon.” Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a exhorté le Danemark pour « faire face aux impacts négatifs » de sa colonisation du Groenland. Et au Royaume-Uni, médiasle Église d’Angleterreet des villes comme Manchester ont reconnu la dure vérité : leur richesse et leur pouvoir ont été construits sur le dos des esclaves.
Bien que ces efforts soient à juste titre reconnus comme historiques, ils ont également été critiqués pour un manque de consultation avec les communautés affectées et une apparente réticence à fournir des réparations significatives. En fait, ces déclarations et excuses évitent souvent la question de ce que devraient impliquer les réparations, les transformant en gestes édentés de pseudo-responsabilité.
Certes, les discussions suscitées par ces excuses publiques contribuent à sensibiliser le public aux horreurs du colonialisme. Les conversations qu’ils alimentent sont cruciales, et le fait qu’ils se déroulent dans les institutions les plus vénérables d’Europe – palais royaux, musées, fondations séculaires, entreprises et conglomérats médiatiques – témoigne des efforts inlassables des organisateurs et des communautés pour garder l’histoire d’être balayé sous le tapis proverbial.