La politique du désespoir
Au cours des 30 dernières années, le célèbre mantra du consultant politique américain James Carville, « C’est l’économie, stupide », a façonné notre compréhension de la politique, en particulier en période d’élections. Mais la politique a depuis longtemps cessé de réagir à ce qui se passe dans le monde réel, y compris l’économie.
BERLIN – L’opinion publique sur le monde d’aujourd’hui est étrangement divisée. Les grandes économies industrielles, dont la Chine, sont en proie à un sentiment généralisé de peur et de doute, même si de nombreux individus soupçonnent à juste titre qu’ils se portent bien eux-mêmes (c’est « tout le monde » qui s’en sort très mal). Les marchés frappent nouveaux sommets alors que les sentiments politiques et les investisseurs vont dans des directions opposées. La politique est empreinte de pessimisme, tandis que l’économie déborde d’énergie.
Au cours des 30 dernières années, le célèbre mantra du consultant politique américain James Carville, « C’est l’économie, stupide », a façonné notre compréhension de la politique, en particulier en période d’élections. Mais ce morceau de sagesse a largement dépassé sa date de péremption. La politique a depuis longtemps cessé de réagir à ce qui se passe dans le monde réel, y compris l’économie.
À commencer par les États-Unis, qui semblent destinés à relancer la compétition de 2020 entre Joe Biden et Donald Trump. Deux vieillards, quatre ans plus âgés que la dernière fois qu’ils se sont affrontés, se remettront en scène en novembre. De même, la France se prépare à une nouvelle candidature à la présidence de la populiste d’extrême droite Marine Le Pen.