Le bâtiment utilisé par Marie Curie et qui devait être démoli bénéficie d’un sursis de onzième heure – pour l’instant
Les projets de démolition du bâtiment dans lequel Marie Skłodowska-Curie – et ses collègues – préparaient et stockaient des matières radioactives ont été suspendus après une intervention de dernière minute du ministère français de la Culture.
Le Pavillon des Sources, au centre de Paris, devait être décontaminé puis démoli dans le cadre d’un projet d’aménagement de l’Institut Curie, chargé de la gestion du site.
Cependant, le 5 janvier, la ministre de la Culture, Rima Adbul Malak, posté sur X qu’elle s’était entretenue avec le président de l’Institut Curie, Thierry Philip, et qu’il avait accepté de suspendre la démolition du Pavillon de Sources pour « se donner le temps d’examiner… toute alternative possible ».
J’ai échangé ce matin avec Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Nous sommes convenus qu’il suspend la démolition du Pavillon des Sources pour se donner le temps d’examiner, avec les parties impliquées et ma collègue. @sretailleautoute alternative possible.
– Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) 5 janvier 2024
Le Pavillon des Sources est l’un des trois bâtiments composant l’Institut du Radium, qui a depuis fusionné avec la Fondation Curie pour former l’Institut Curie. L’institut avait décidé de démolir le Pavillon des Sources pour créer des bureaux sur plusieurs étages et des salles de réunion afin de retenir son nombre croissant de chercheurs.
Les plans de démolition, signés par la Ville de Paris et les architectes des Bâtiments de France, ont été rendus publics par Baptiste Gianeselli, défenseur du patrimoine parisien qui milite depuis pour la préservation du bâtiment.
Il affirme que ses recherches sur le bâtiment ont mis au jour des preuves qu’il s’agissait « non seulement d’un lieu de stockage de déchets », mais « d’un « temple » pour la conservation de matières premières précieuses et d’un laboratoire essentiel pour toutes les recherches menées au Laboratoire Curie ». .
« Sans le Pavillon des Sources, Irène et Frédéric Joliot-Curie n’auraient pas pu découvrir la radioactivité artificielle et induite, pour laquelle ils ont reçu le prix Nobel de chimie (en 1935) », a-t-il déclaré. Monde de la chimie le 3 janvier.
Répondant à la nouvelle de la suspension, Gianeselli a posté sur son compte X que le résultat était une « grande bataille gagnée ». Mais il ajoute que « la victoire sera le jour où l’Institut du Radium sera classé monument historique ».
C’est une belle bataille de remportée, nous avons obtenu la suspension de la démolition.
Mais la victoire sera le jour où l’Institut du radium (comprenant le #PavillonDesSources) sera classé monument historique.
SURTOUT, SUR NE LÂCHE RIEN !!! #SauvonsLePavillonDesSources pic.twitter.com/Jt6omHV4aM
– Baptiste Gianeselli (@BGianeselli) 5 janvier 2024
« Cela ne veut pas dire que le Pavillon des Sources est sauvé », dit-il. « Nous soutenons la recherche et le projet de l’Institut Curie, et nous sommes convaincus que ces locaux peuvent être construits ailleurs que sur ce petit terrain, petit par sa taille mais immense par sa valeur historique, culturelle et mémorielle. »
Le 4 janvier, le président de l’Institut Curie, Philippe, a déclaré Monde de la chimie qu’il était actuellement « impossible » d’entrer à l’intérieur du Pavillon en raison d’une contamination par des matières radioactives anciennes et que le plan était de décontaminer le bâtiment pour 1,8 million d’euros (1,5 million de livres sterling) avant sa démolition. « Si le ministère (de la Culture) ne nous autorise pas à détruire le (bâtiment), alors nous ne ferons rien, et le ministre doit financer environ 2 millions d’euros pour s’occuper de 100 millions d’euros.2,’ il a dit.
Il a affirmé que le bâtiment « ne présentait aucun intérêt ». « C’était l’endroit où (Marie Curie) stockait des sources radioactives et il n’est pas vrai de dire que c’est le laboratoire de Marie Curie. » Il a ajouté qu’il n’y avait « pas d’autres solutions » et que si les travaux n’avaient pas lieu, le bâtiment resterait inutilisé.
« Si le ministre n’a pas d’argent et n’est pas en mesure de dépenser 2 millions d’euros pour un bâtiment de 100 millions2 alors le bâtiment restera fermé car bien sûr je ne paierais pas 1,8 million d’euros (pour le décontaminer) s’ils ne me permettent pas d’installer le nouveau bâtiment et le bâtiment mourra dans les 10 prochaines années. C’est tellement stupide.
«Même si le bâtiment ne peut pas être réutilisé, ce n’est pas une raison suffisante pour le détruire», rétorque Baptiste. « Nous attendons donc une solution alternative qui convienne à l’Institut Curie. »