Le FMI doit prendre la tête du financement climatique
Comme une grande partie du système financier, le FMI a mis du temps à comprendre que le changement climatique pouvait être tout aussi « macrocritique » que, par exemple, les chocs de taux d’intérêt, les guerres ou les crises financières dans les économies avancées. La situation est en train de changer, mais pas assez rapidement – ni radicalement –.
PARIS/BOSTON – Avec leur accord Lors de la COP28 visant à « abandonner les combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques », les pays ont réalisé de véritables progrès dans la lutte contre le changement climatique. Mais il reste encore beaucoup à faire pour mobiliser le niveau de financement nécessaire pour concrétiser cet engagement. Les organisations internationales – en particulier le Fonds monétaire international – doivent intensifier leurs efforts. Même si le FMI a été relativement lent à démarrer dans la course à la lutte contre le changement climatique, il a fait de grands progrès sous la direction de sa directrice générale Kristalina Georgieva. Mais elle doit aller encore plus loin dans son leadership climatique.
Le Groupe d’experts indépendants de haut niveau sur le financement climatique estimations que d’ici 2030, les économies émergentes et en développement devront mobiliser 2 400 milliards de dollars par an pour lutter contre le changement climatique, dont 1 000 milliards provenant de sources extérieures. Cela peut paraître élevé, mais ce n’est rien comparé au les coûts de l’inaction.
Déjà, de graves ouragans et inondations dans les Caraïbes, des sécheresses en Afrique subsaharienne et en Argentine, ainsi que des incendies de forêt dans de nombreuses économies avancées alimentent l’instabilité et causent de graves dommages économiques, notamment des crises de balance des paiements dans certains pays. À mesure que les catastrophes liées au climat se multiplient et s’intensifient, les coûts liés au renforcement de la résilience et au passage à un développement à faibles émissions de carbone ne feront qu’augmenter, tandis que la capacité des pays à couvrir ces coûts diminuera.