L’Europe sait que l’action climatique est vitale pour la sécurité mondiale
Même si l’Europe porte une responsabilité historique disproportionnée dans le changement climatique, elle ne représente aujourd’hui que 7,5 % des émissions mondiales, ce qui signifie que les mesures prises au sein de l’UE ne peuvent avoir qu’un impact limité sur le climat mondial. En fait, la seule solution au changement climatique est une solution mondiale.
BRUXELLES – « Les tendances actuelles entraînent notre planète vers une hausse de température de trois degrés sans issue » Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a récemment averti. Il a raison. À moins que nous n’agissions de manière décisive – dès la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) en cours à Dubaï – la menace que le changement climatique fait peser sur l’humanité deviendra tout simplement existentielle.
Le changement climatique constitue déjà un multiplicateur majeur de risques de conflit et d’instabilité. Des phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations et les vagues de chaleur ont conduit à déplacement forcé de plus de 20 millions de personnes chaque année depuis 2008. D’ici 2050, plus d’un milliard de personnes pourraient avoir accès insuffisant à l’eauet plus de 200 millions de personnes pourraient être contraintes de émigrer.
La pénurie d’eau et les pénuries alimentaires alimentent de violents conflits au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans d’autres régions du monde. Parmi les 20 pays les plus vulnérables au changement climatique, 12 sont embourbés dans des conflits. Les pays autoritaires profitent de la tourmente pour tenter d’exercer une influence sur des gouvernements fragiles et de garantir l’accès aux matières premières. Si nos efforts d’atténuation et d’adaptation ne sont pas à la hauteur de la crise climatique, ces tendances vont s’accélérer et se propager, avec des résultats véritablement catastrophiques.