Peter SingerEn dit plus…

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Cette semaine dans Dites plus, PS parle avec Pierre Chanteurprofesseur de bioéthique à l’Université de Princeton, fondateur de l’organisation à but non lucratif The Life You Can Save et auteur, plus récemment, de Libération animale maintenant.

Syndicat du projet : Immédiatement après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie l’année dernière, vous avez considéré la responsabilité morale de les Russes pour aider à mettre fin à la guerre. Depuis lors, cependant, la Russie s’est transformée en un État policier quasi totalitaire, les médias indépendants ont été fermés et les critiques de la guerre ont été sévèrement punies. Quelles sont les obligations éthiques des Russes dans de telles circonstances ? Et que devraient faire les autres pour apporter la paix ?

Pierre Singer : Si, immédiatement après l’invasion, les Russes étaient venus en grand nombre pour manifester leur opposition à la guerre, les choses pourraient être différentes aujourd’hui. Mais cela ne s’est pas produit et l’occasion a été perdue. Il n’y a aucune obligation de participer à des manifestations qui attireront peu de monde (en raison de la menace de sanctions sévères), seront facilement réprimées et sont extrêmement peu susceptibles d’avoir un impact sur la trajectoire de la guerre. Il appartient maintenant à ceux qui ne sont pas de Russie de continuer à soutenir l’Ukraine et de rétablir l’État de droit dans les affaires internationales. Je ne peux pas envisager une paix juste qui récompense la Russie pour son invasion de l’Ukraine en lui permettant de conserver les régions qu’elle occupe depuis qu’elle a lancé son injuste guerre d’agression.

PS : En octobre dernier, vous condamné l’acceptation continue de la recherche basée sur la torture de sujets non humains. Votre nouveau livre Libération animale maintenant montre qu’au-delà des souffrances extraordinaires endurées par ces sujets, ces recherches ne produisent pas autant de résultats utiles qu’on le suppose souvent. Pourquoi les chercheurs surestiment-ils le potentiel des études impliquant des sujets non humains, et quelles méthodes alternatives devraient-ils envisager ?

PS : La recherche sur les animaux est devenue une industrie autonome. Les professeurs qui ont passé leur carrière à expérimenter sur des animaux forment leurs étudiants à utiliser les mêmes méthodes, malgré les nombreuses études montrant que les résultats peuvent rarement être traduits en solutions pour l’homme. Ces chercheurs seniors siègent également aux comités qui allouent les subventions de recherche et éditent les revues qui publient les résultats. Politiquement, ils sont soutenus par des organisations de lobbying qui reçoivent des fonds des sociétés à but lucratif qui fournissent les animaux, les cages dans lesquelles ils sont gardés et l’équipement utilisé pour les expérimenter.

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