Des outils de chimie révèlent une couche de plomb surprise sous un chef-d’œuvre de Rembrandt
Le maître hollandais du XVIIe siècle Rembrandt a été le premier à déposer une substance contenant du plomb sur son célèbre tableau. La Ronde de Nuit avant d’appliquer la première couche de peinture sur la toile, selon une nouvelle analyse menée par des chercheurs aux Pays-Bas. L’équipe a utilisé la fluorescence des rayons X et une méthode d’imagerie microscopique informatique appelée ptychographie pour découvrir cette technique, qui n’avait jamais été observée auparavant chez Rembrandt ou ses contemporains.
Aux Pays-Bas, au XVIIe siècle, la manière traditionnelle de préparer une toile utilisait de la colle animale, dont il a été démontré qu’elle ne fonctionnait pas dans des conditions humides. Mais en La Ronde de Nuit il n’y a aucune indication d’une couche de la taille d’une colle dans aucun des échantillons de peinture. Au lieu de cela, la toile semble avoir été imprégnée d’une huile contenant du plomb.
Rembrandt a probablement utilisé cette couche riche en plomb jusqu’alors inconnue sous la couche de base d’argile quartzifère de la toile pour servir de barrière protectrice. La découverte jette un nouvel éclairage sur les techniques artistiques de Rembrandt et constitue l’une des premières fois que cette combinaison de techniques basées sur le synchrotron est utilisée sur un micro-échantillon de peinture historique.
La Ronde de Nuit a été commandé à l’origine pour le Kloveniersdoelen, qui était à l’époque un stand de tir important à Amsterdam, et il était accroché dans une grande salle sur les longues fenêtres donnant sur le mur extérieur. Pour protéger le tableau de l’humidité, les auteurs émettent l’hypothèse que la toile a été imprégnée d’un matériau organique contenant du plomb, probablement une huile, avant que Rembrandt ne commence à appliquer la couche de base du tableau.
Cette découverte révèle non seulement de nouvelles informations sur la composition et les matériaux utilisés par Rembrandt pour créer La Ronde de Nuitil met également en lumière sa démarche artistique.
Cette œuvre résulte d’un vaste projet de recherche, de restauration et de conservation appelé Operation Night Watch, lancé en 2019 par le Rijksmuseum – le musée national des Pays-Bas dédié aux arts et à l’histoire des Pays-Bas – dans le but de préserver à long terme le chef-d’œuvre.