Les arguments économiques en faveur d’une taxe carbone aux frontières en Europe

Les arguments économiques en faveur d’une taxe carbone aux frontières en Europe

La taxe carbone aux frontières de l’Union européenne, bien qu’imparfaite, est une mesure justifiée qui ne risque pas de causer des dommages importants au système commercial mondial. Mais cela pourrait attiser les tensions entre amis – en particulier entre l’UE et les États-Unis, mais peut-être pas de la manière à laquelle on pourrait s’attendre.

MILAN – Le mois d’octobre a déjà apporté un changement significatif dans le système commercial mondial : pour la première fois, une grande puissance commerciale a imposé une taxe à l’importation sur le carbone. Puisque l’utilisation du mot « taxe » (ou « tarif ») aurait été gênante, l’Union européenne a opté pour «Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières» (CBAM). Mais une taxe est ce qu’elle est, et le justification économique car c’est simple.

L’UE prélève déjà une taxe interne sur le carbone. Sous le Système d’échange de droits d’émission, les centrales électriques et les grandes installations industrielles paient pour chaque tonne de dioxyde de carbone qu’elles émettent. Avec des permis d’émission ou « quotas » coûtant environ 90 € (95 $) la tonne, l’ETS devrait créer une puissante incitation pour les entreprises à émettre moins à l’intérieur des frontières de l’UE.

Mais l’ETS n’empêche pas les Européens d’acheter leurs produits à forte intensité de carbone auprès d’autres pays – en particulier ceux qui ne disposent pas de taxes nationales sur le carbone. De telles substitutions – connues sous le nom de « fuite de carbone » – signifient que le SEQE à lui seul n’est pas suffisamment équipé pour provoquer une réduction significative des émissions mondiales de CO.2 émissions. Le CBAM est censé résoudre ce problème en exigeant que les importateurs paient – ​​aux taux d’allocation ETS, ajustés pour refléter les taxes carbone payées dans le pays d’origine – pour les émissions contenues dans les marchandises importées.

A lire également