Les arguments en faveur d’un fonds européen de biens publics
Le fonds de relance de l'Union européenne en cas de pandémie devant prendre fin en 2026, il est urgent de mettre en place des mécanismes financiers plus durables pour soutenir ses objectifs à long terme. Heureusement, un nouveau fonds d'investissement pourrait à la fois renforcer le potentiel de croissance de l'UE et garantir le respect de ses nouvelles règles budgétaires et de ses valeurs communes.
AMSTERDAM – Après des semaines d’intenses négociations, l’Union européenne a convenu de réviser ses règles budgétaires. Le nouveau règlement remplacera le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) – suspendu depuis le début de la pandémie de COVID-19 – et modernisera le cadre budgétaire du bloc vieux de 25 ans.
Alors que le PSC présentait un modèle unique qui a fini par miner sa crédibilité, les règles budgétaires actualisées permettent une approche différenciée. L’objectif est de maintenir les limites actuelles du déficit et de la dette publique tout en encourageant les États membres à investir dans les technologies vertes et numériques. Les États membres bénéficieront de périodes d’ajustement prolongées pouvant aller jusqu’à sept ans pour ramener leur dette à des niveaux soutenables, à condition qu’ils s’engagent dans des réformes et des investissements qui soutiennent cette double transition (verte/numérique).
Mais même si les efforts de l'UE pour trouver un équilibre entre discipline budgétaire et incitations à la croissance sont louables, les budgets nationaux ne suffiront pas à eux seuls à financer l'ambitieuse double transition de l'UE. La Commission européenne estime qu'un investissement annuel d'environ 650 milliards d'euros (700 milliards de dollars) est nécessaire pour répondre aux Objectifs 2030 de produire au moins 42,5% de l'énergie du bloc à partir de sources renouvelables et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 55 %.