Les BRICS arrivent à maturité
Compte tenu du succès économique des BRICS, plus de 40 pays ont manifesté leur intérêt à rejoindre le groupe, et l’expansion sera une priorité à l’ordre du jour du prochain sommet du groupe. Un groupe élargi pourrait approfondir les échanges et les règlements en monnaies locales, accélérer la dédollarisation et conduire la transition vers un monde plus multipolaire.
LE CAIRE – Près de 22 ans après que Jim O’Neill, alors économiste chez Goldman Sachs, ait inventé l’acronyme BRIC pour capter le potentiel économique du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, le groupe – appelé BRICS depuis l’ajout de l’Afrique du Sud – contribue plus au PIB mondial (en termes de parité de pouvoir d’achat) que le G7. Le Fonds monétaire international prévisions que la Chine et l’Inde généreront à elles seules environ la moitié de la croissance mondiale cette année.
Mais avec des tensions géopolitiques exacerbées et la militarisation du dollar à des fins de sécurité nationale qui continue de s’intensifier, les BRICS ont pris une nouvelle importance, offrant un détournement des échanges et d’autres allégements pour affaiblir l’efficacité des sanctions et accélérer la transition vers un monde multipolaire. Depuis 2014, le commerce de la Russie avec les pays du G7 a chuté de plus de 36 %, en raison de sanctions occidentales sans précédent, tandis que son commerce avec les autres BRICS a augmenté de plus de 121 %.
Après l’embargo de l’Union européenne sur les importations de produits pétroliers russes l’année dernière, la Chine et l’Inde ont été les deux acheteurs dominants de brut russe. Le commerce bilatéral entre la Chine et la Russie a été particulièrement fort ces dernières années, atteignant un record 185 milliards de dollars l’année dernière.