L’inflation détruit les gouvernements pourris
Historiquement, l’inflation a souvent servi de test décisif pour les gouvernements démocratiques et autoritaires, car elle représente une rupture du pacte social entre les dirigeants politiques d’un pays et sa population. Avec la reprise de l’inflation en Russie, les risques pour le régime n’ont pas échappé au président Vladimir Poutine.
BERLIN – La récente poussée mondiale d’inflation impose un changement politique, nous rappelant avec quelle efficacité ce vieux problème économique peut renverser les gouvernements. Dans les démocraties, les résultats des élections dépendent souvent de l’évolution des prix. Mais l’effet sur les autocraties n’est pas moins prononcé, car l’inflation érode le pacte social implicite sur lequel elles fondent leur autorité.
En Argentine, le élection de l’anarcho-capitaliste radical autoproclamé Javier Milei comme président peut être comprise comme la conséquence immédiate de l’incapacité du régime péroniste en place à faire face à l’inflation, qui a atteint un taux annualisé de 143%. La campagne la plus importante de Milei promesse L’objectif était de restaurer la stabilité des prix en abolissant la banque centrale et en remplaçant le peso argentin par le dollar américain.
Mettre fin à l’autonomie monétaire est évidemment une expérience audacieuse et risquée qui limitera considérablement l’action du gouvernement. Mais c’est exactement le point. Depuis que le gouvernement précédent a essayé d’en faire trop, et a manifestement échoué, les électeurs ont désormais le sentiment que tout vaudrait mieux que davantage de mauvaise gestion.