Pour sauver la démocratie, fermez les paradis fiscaux

Pour sauver la démocratie, fermez les paradis fiscaux

La guerre en Ukraine a mis en évidence le danger que représente la finance offshore pour l’ordre mondial fondé sur des règles. Les gouvernements occidentaux doivent saisir cette opportunité pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales tout en affaiblissant la capacité des régimes autocratiques à fomenter l’instabilité mondiale.

BERKELEY – Les gens essaient d’esquiver le paiement des impôts depuis des temps immémoriaux, mais la mondialisation a transformé l’évasion et la fraude fiscales, ainsi que le blanchiment d’argent, en un modèle commercial lucratif. Au cours des dernières décennies, l’offshore les paradis fiscaux comme les îles Caïmans, les Bermudes, Chypre et l’Irlande ont permis aux entreprises et aux particuliers fortunés de dissimuler des bénéfices et des richesses privées à une échelle sans précédent.

Bien qu’il soit notoirement difficile de quantifier la richesse stockée dans les paradis fiscaux offshore, un article de 2018 a estimé que l’équivalent de 10% du PIB mondial est détenue dans des juridictions à faible fiscalité. Ces dernières années, des fuites très médiatisées comme le Papiers de Panamale Papiers paradisiaqueset le Papiers de Pandore ont fait la lumière sur ce système financier parallèle et sur les stratagèmes d’évasion fiscale utilisés par les élites économiques et politiques du monde. Chaque révélation déclenche un tollé public et des demandes de réforme. Même le pape François a déclaré que l’évasion fiscale est un péché.

En soulignant le rôle crucial que jouent les paradis fiscaux dans le soutien des régimes autocratiques, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a souligné l’urgente nécessité de freiner la finance offshore. Mais cela a également illustré le peu de progrès réalisés. En 2013, par exemple, l’OCDE a lancé son Érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices initiative, un ensemble de réformes de l’impôt sur les sociétés visant à garantir que les multinationales paient leur juste part. Mais en même temps 138 pays ont approuvé le BEPS, ses réalisations ont été modeste pour l’instant. Comme un Notes papier 2020le cadre n’a pas réussi à introduire des normes comptables appropriées, le laissant mal équipé pour lutter contre certaines des formes les plus flagrantes d’évasion et de fraude fiscales des entreprises.

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